Philippe Poutou, candidat du NPA à l'élection présidentielle, était hier à Carhaix. À l'issue de sa visite de l'hôpital, il a insisté sur le fait que le combat carhaisien doit avoir valeur d'exemple.
Carhaix va-t-il devenir un passage obligé pour les candidatsNPAà laprésidentielle? Peut-être bien. Après Olivier Besancenot en2002 et2007, c'estPhilippe Poutouqui est venu, hier, dans la capitale du Poher. Invité par leNPAdu Kreiz Breizh, il a profité de son passage pour découvrir l'hôpital. Une visite que leNPAa souhaité réaliser sous la conduite d'un cadre de santé, mobilisé en 2008, plutôt qu'avec le directeur du site nommé après lalutte.
Décontracté, souriant et... émuPhilippe Poutoua visité plusieurs services où il a pu échanger avec quelques membres du personnel. L'occasion de constater que lecandidatn'a pas encore la notoriété d'Olivier Besancenot. Malgré son passage la veille au soir sur France 2, il a dû se présenter à des infirmières et aides-soignantes. Décontracté, l'homme l'a joué très simple et avec le sourire. Il s'est ensuite rendu à la maternité. Forcément. «On voulait vraiment te montrer ce service. C'est un équipement neuf que l'on a voulu fermer au nom d'une rentabilité qui n'en est pas une. Cela aurait juste été du gâchis», lui a glissé Matthieu Guillemot, le représentant local duNPA.Philippe Poutouest sorti de l'hôpitalplutôt touché. «Cela a forcément un côté émouvant de revenir sur le terrain d'unelutte. Surtout quand elle a été gagnée.Carhaixest un exemple comme Arcelor en est un. On a besoin de montrer qu'on peut gagner et mettre ces exemples en avant», a-t-il confié. «Carhaixdoit servir d'exemple parce qu'ailleurs, on souffre des mêmes problèmes. Les combats ne sont pas perdus d'avance. Combien auraient misé un euro sur notre victoire? Pas beaucoup. Et pourtant aujourd'hui on naît encore àCarhaix», a appuyé Matthieu Guillemot.«Agir collectivement comme à Carhaix»Philippe Poutouet leNPAplacent justement la défense des services publics au coeur de leur campagne pour laprésidentielle. «846 maternités ont fermé depuis 1975, 179 centres IVG ces dix dernières années, c'est catastrophique. Il faut stopper immédiatement ce démantèlement et recréer les emplois qui ont disparu ces dernières années. Pour cela, on arrête les cadeaux fiscaux faits aux plus riches», martèle lecandidat. L'emploi?Philippe Poutou, ouvrier chez Ford à Bordeaux et habitué des luttes, se sent plutôt légitime sur le sujet. «Aujourd'hui, tous les candidats vont dans les usines. Mais avec un car de journalistes pour se faire un coup de pub. Moi, quand j'y vais, je vais voir des collègues, je m'intéresse à eux et ensuite je fais remonter leurs problèmes». Lecandidaten revient alors àCarhaix. «Ce genre de résistances et de réussites nous file la pêche. Parce qu'aujourd'hui, beaucoup de gens pensent qu'on ne peut rien faire pour stopper cettepolitiquelibérale qui détruit tout. Mais en fait si. Il faut juste que tout le monde en prenne conscience et qu'on ait la force d'agir collectivement comme àCarhaix».
Dominique Morvan