Pour compenser sa faible légitimité et imposer sa politique antisociale, face aux colères et mobilisations que suscite sa politique, le pouvoir macroniste s'arme jusqu'aux dents. Pour cela, il mène une offensive sécuritaire et raciste sans précédent sur les plans législatif, idéologique et directement répressif. Le cours autoritaire de la macronie continue de s'approfondir, apportant de l’eau au moulin de l’extrême droite. Dans ce climat nauséabond, les manifestations du samedi 12 juin dans tout le pays constituent une première étape de la riposte à construire.
De la droite extrême à l'extrême droite
Un véritable bloc politique bourgeois réactionnaire se constitue sous nos yeux. Entre LREM, LR et le RN, 50 nuances de la droite extrême à l'extrême droite. C'est une chape de plomb idéologique qui s'abat sur nos esprits via des médias dans la surenchère réactionnaire, rivalisant d'infamie grâce à leurs éditocrates et « intellectuels ». Oui, les idées et les discours de l'extrême droite font leur chemin, et une partie de sa politique, parfaitement compatible avec les institutions de la Ve République, est même déjà mise en œuvre par la macronie.
Préparons-nous à ce que cette offensive autoritaire, raciste et liberticide aille crescendo jusqu'à l'élection présidentielle, et puisse accoucher du pire… Macron se veut un « barrage » vis-à-vis du RN, mais ce n’est certainement pas pour lui opposer une alternative. Candidat naturel des riches, il représente une droite extrême fiable, liée à l’État et ses appareils, à la bureaucratie de l'Union européenne et aux entreprises du CAC40. C’est bien sa politique qui ouvre la voie à Marine Le Pen, candidate d'une extrême droite décomplexée et particulièrement dangereuse. Les reculs sociaux et les attaques contre la démocratie et les droits se nourrissent et avancent de concert. Les classes dirigeantes, les capitalistes, veulent pousser jusqu'au bout leur avantage, et leurs avancées sont faites de nos reculs. Nos luttes doivent converger !
Aujourd’hui dans la rue, demain on continue !
La quasi-totalité de la classe politique — du RN au PS en passant par le PCF — s'est précipitée à l'immonde raout des flics le 19 mai dernier devant l'Assemblée nationale. Leur « front républicain » contre l'extrême droite est en train de s’inverser : ils défendent les forces de l'ordre, dévoient la laïcité dans le racisme et l’islamophobie et enterrent les droits démocratiques fondamentaux… Notre camp social ne peut donc compter que sur ses propres forces sur les lieux de travail, d'études et de vie.
Ce samedi, un large éventail de syndicats, associations, forces politiques et collectifs appellent à des « marches pour nos libertés et contre les idées d'extrême droite » dans tout le pays. C’est un point d'appui pour nous mettre collectivement en mouvement et y faire entendre nos exigences : le refus des lois liberticides (comme la loi de sécurité globale) et l’état d’urgence permanent, le combat contre l’offensive raciste et islamophobe (telle la loi contre les « séparatismes »), la défense de mesures concrète pour l’égalité des droits, pour les femmes et les personnes LGBTI (dont la PMA pour toutes), la régularisation des sans-papierEs et l’ouverture des frontières...
Après la manifestation du samedi 5 juin à Paris commémorant les 8 ans de la mort de Clément Méric, ces prochaines semaines doivent être marquées par nos mobilisations : le samedi 19 juin, au côté de la CGT TUI contre les licenciements, les suppressions de postes et la réforme de l’assurance chômage, ces reculs sociaux qui font le terreau sur lequel prospère l’extrême droite ; le samedi 26 juin, à la marche des fiertés parisienne ; et le samedi 3 juillet à Perpignan, avec une manifestation à l'occasion du congrès du RN.
Au-delà, c’est bien une alternative anticapitaliste qui rompe avec cette société d’oppression et d’exploitation que nous avons besoin de construire, touTEs ensemble !
Le mardi 8 juin 2021