Cher·e·s camarades,
Les résultats de l’élection présidentielle sont particulièrement inquiétants. Ils expriment à la fois un rapport de forces dégradé et une polarisation, certes déformée par un mode de scrutin particulièrement antidémocratique, dans la situation politique, avec l’arrivée au second tour du pôle d’extrême droite (dont le total des voix dépasse celui de l’ensemble des candidatures de gauche) et du pôle néolibéral-autoritaire autour d’Emmanuel Macron. Un troisième pôle, autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, s’est également affirmé. Incarnant un réformisme renouvelé, il s’agit d’un positionnement plus radical que ce qu’incarnait le PS depuis 1983, ce qui est positif.
Pour autant, le tableau est plus que jamais inquiétant, et la victoire de l’extrême droite est désormais une possibilité sérieuse. Elle serait une catastrophe pour l’ensemble de notre camp social. Pour notre part, nous pensons que l’urgence de l’heure est que pas une voix de notre camp n’aille à Le Pen car il est vital que l’extrême droite soit battue dimanche, et c’est aussi la raison pour laquelle nous avons participé aux manifestations qui se sont tenues dans cet entre-deux-tours.
Ceci dit, si c’est Macron qui sort vainqueur dimanche, son programme de casse antisociale a déjà été annoncé, à commencer la mise en place de la retraite à 65 ans, s’appuyant sur un autoritarisme que l’on imaginera exacerbé, vu la pression exercée par l’extrême droite depuis plusieurs mois.
Nous devons donc nous préparer plus que jamais à l’affrontement, et pour cela à regrouper le monde du travail autour des résistances à construire et de mesures d’urgence. Cela passe, pensons-nous, par la construction de structures unitaires de coordination et de mobilisation. L’enjeu est d’obtenir enfin des victoires significatives pour changer le rapport de forces en faveur de notre classe.
Par ailleurs, nous avons pu mesurer durant cette campagne autour de notre candidat Philippe Poutou, en particulier dans les meetings, que beaucoup sont orphelin·e·s d’une perspective politique pour le monde du travail, d’une gauche de combat et d’une force politique à construire pour l’incarner.
C’est dans ce contexte que se préparent les élections législatives. Il y a un enjeu réel à limiter le nombre de députés d’extrême droite ou pro Macron, et à ce que s’y affirme une rupture à gauche avec la ligne sociale-libérale, ce qui serait aussi une bonne nouvelle pour les luttes. C’est pourquoi nous sommes favorables à ce que des candidatures d’union existent pour faire face à la droite et à l’extrême droite, sur la base d’un programme de contestation du macronisme, de rupture avec les politiques bourgeoises et les logiques capitalistes. C’est la raison pour laquelle nous avons répondu positivement à la proposition de rencontre que nous a envoyée l’Union populaire il y a quelques jours.
Nous savons qu’en ce qui vous concerne, vous ne partagez pas cette démarche. Pour autant il nous semble important que nous échangions ces prochains jours sur notre appréciation de la situation et des tâches pour les révolutionnaires, tant en ce qui concerne la construction des luttes que sur le terrain électoral. C’est la raison pour laquelle nous vous proposons de nous rencontrer rapidement.
Salutations anticapitalistes
Le Comité exécutif du NPA