Le scandale des violences policières au Stade de France samedi 28 mai lors de la finale de la Ligue des Champions, devant 400 millions de téléspectateurs, a eu un retentissement international, et nombreux et nombreuses sont celles et ceux qui ont découvert la visage le plus brutal du régime macronien. Un visage que nous connaissons malheureusement bien…
Le recours systématique à la répression pour gérer toute forme de perturbation de « l’ordre », y compris lorsque celle-ci est due à l’incurie des autorités elles-mêmes, est un révélateur de la nature de la macronie : un pouvoir ultralibéral-autoritaire, dont l’arrogance n’a d’égal que la brutalité.
La quête d’une majorité docile
Ce que confirme la séquence actuelle autour des élections législatives, où le principal axe de campagne de Macron et des siens est de demander, voire d’exiger, une simple confirmation du résultat de la présidentielle en délégitimant toute opposition. Le président entend poursuivre sa politique de régression sociale en obtenant une majorité absolue de députés complaisants et soumis à l’Assemblée nationale, qui se contentera d’enregistrer les orientations et décisions du pouvoir. Tel est le seul enjeu des élections législatives pour Macron, président mal élu mais déterminé à continuer à gouverner brutalement en cassant ou discréditant toute forme d’opposition sociale et politique.
Les sondages semblent témoigner d’une dynamique favorable à la Nupes, mais les mécanismes de la 5e République sont tels que l’hypothèse la plus probable est que Macron obtienne une majorité à l’Assemblée. Ceci dit, la situation d’instabilité politique et la faible légitimité du pouvoir Macron pourraient déjouer, du moins en partie, les pronostics, et rien n’indique à cette heure que la macronie triomphera aux législatives.
Faire entendre notre camp social
Dès lors, élire le plus de députéEs incarnant une gauche de rupture, avec l’objectif de fragiliser Macron et d’entraver la possibilité qu’il puisse compter sur une majorité absolue à l’Assemblée nationale, est un enjeu en soi, qui pourra peser sur le quinquennat à venir. C’est pourquoi le NPA a fait le choix, malgré un échec des discussions avec l’Union populaire, de s’investir, dans une majorité de circonscriptions, en soutien aux candidatures de la Nupes incarnant une opposition à Macron et à l’extrême droite et une rupture avec les politiques libérales. Dans d’autres circonscriptions, nous avons initié des candidatures autonomes, ou participé à leur construction, face à des candidats labellisés Nupes mais exprimant une continuité avec le social-libéralisme.
Nous tentons ainsi de faire entendre, au niveau national, une voix à la fois unitaire et radicale dans le cadre de la campagne des législatives.
Voter, se mobiliser, reconstruire
L'enjeu électoral n’est pas déconnecté de la reconstruction d’un rapport de forces global contre les capitalistes et leur personnel politique, pour résister au rouleau compresseur néolibéral, pour arrêter de perdre des droits et rendre crédible la perspective d’en gagner de nouveaux. Mais les élections ne sont jamais en elles-mêmes et à elles seules le moyen de changer la donne en profondeur.
La construction des mobilisations face à Macron et à l’extrême droite reste une nécessité, et, au-delà, il s’agit de reconstruire des outils d’organisation et de défense de notre camp social (syndicats, associations, collectifs…). Plus que jamais, nous avons besoin d’une gauche politique radicale, de combat, aussi fidèle aux intérêts de la jeunesse et des salariéEs que Macron l’est à ceux des riches et du patronat.
Le mardi 31 mai 2022