Depuis plusieurs mois, les offensives réactionnaires se multiplient, installant un climat nauséabond. Mais face aux attaques répétées du gouvernement, du patronat et de l'extrême droite contre notre camp social, le succès de la mobilisation du 1er mai ouvre des perspectives pour construire un « toutEs ensemble » et imposer des mesures anticapitalistes.
Un climat nauséabond et dangereux
Loi sécurité globale, loi « séparatisme », réforme de l'assurance chômage… Dans cette dérive autoritaire, antisociale et démagogique, une nouvelle loi « antiterrorisme et renseignement » se prépare, venant renforcer un arsenal sécuritaire déjà bien fourni. Des mesures dites exceptionnelles qui s'intègrent progressivement dans le droit commun, dans la logique de l’état d'urgence permanent.
C'est ce climat raciste, sécuritaire et autoritaire qui permet à l'extrême droite de se lâcher et d'occuper le terrain. La « tribune des militaires » publiée par Valeurs actuelles n'est pas anecdotique. Dans un contexte où la bourgeoisie a plus que jamais besoin de mater les résistances pour faire tourner la machine à profits, l'armée rappelle qu'elle peut être un recours. Le RN, même ripoliné, n'a quant à lui en rien rompu avec le fascisme et sa haine de la démocratie. Il montre une nouvelle fois qu'il n'est ni anti-système ni du côté des travailleurEs en soutenant une tribune dont il pourrait en réalité être l'un des instigateurs. Quant au plan pour les jeunes présenté par Marine Le Pen, il prévoit exonérations d’impôts pour les sociétés et leurs revenus pendant cinq ans et dotations de fonds propres égales à l’apport. C'est l'autre pendant de la politique du RN, à savoir sa logique ultralibérale et inégalitaire.
Imposer une rupture anticapitaliste !
Samedi dernier, la journée internationale des travailleurEs a montré une remobilisation de notre camp social. Plus de 150 000 travailleurEs ont manifesté contre les mesures liberticides, la destruction économique et écologique, la gabegie sanitaire, pour que le monde d'après ne ressemble pas au monde d'avant-hier.
Ne pas sombrer dans la barbarie d'un capitalisme pourrissant passe par des mesures radicales d'urgence sociale, écologique et démocratique. Il faut imposer une protection du monde du travail par l'interdiction des licenciements et le partage du travail entre touTEs. Il faut mettre fin à l'imposture écologique de la bourgeoisie. Le capitalisme est incompatible avec la décroissance nécessaire de la production matérielle et des transports, et la loi « Climat et résilience » vidée de tout contenu réellement écologique en est le meilleur exemple. Cela implique non pas un changement institutionnel mais une rupture avec l'organisation capitaliste, qui passe par l'expropriation des intérêts privés. Ce sont les travailleurEs qui doivent décider démocratiquement de la production des biens et des services nécessaires pour répondre aux besoins du plus grand nombre, et pas pour le profit d'une minorité.
Déconfiner nos luttes, se mobiliser !
Le 1er mai peut constituer le début d'un déconfinement massif des colères pour construire un front des résistances du monde du travail. Les occupations des lieux culturels contre la réforme de l'assurance chômage montrent la voie. Plusieurs échéances sont dans le paysage, à commencer par la mobilisation sur le climat ce dimanche 9 mai. Une occasion importante de dire qu'écologie et capitalisme sont incompatibles.
Le samedi 12 juin, les travailleurEs en lutte de TUI appellent à une nouvelle manifestation sur l'emploi, dans l’objectif de regrouper et mettre en lumière la flambée des licenciements et des suppressions de postes. Ces échéances, et les autres qui ne manqueront pas de s’inviter dans les semaines qui viennent, sont des points d'appui pour construire une révolte globale et massive contre le système capitaliste.
Mardi 4 mai 2021