Publié par la Nouvelle République. Trois questions à…Alain Krivine, figure de mai 1968 et ancien dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire.
Vous êtes venu parler des Gilets jaunes. S’agit-il d’un mai 1968 bis ?
« L’aspect commun est l’expression du refus du pouvoir en place. Il existe des similitudes avec un rejet fort des partis et syndicats, d’un manque d’organisation et d’un ras-le-bol immense. En revanche, on ne remarque pas un mouvement fort porté par les jeunes, contrairement à 68. À eux de se saisir de cette colère prégnante. »
Soutenez-vous le mouvement ?
« Je crois qu’il faut soutenir les Gilets jaunes, pas béatement car il faut se battre contre tous les comportements qui pourraient être racistes, homophobes ou sexiste tels qu’on a pu en entendre parler. Mais un front social doit émerger de cette révolte pour aboutir à une grève générale et à une conjonction des luttes. »
Est-ce le moment de changer le système ?
« Il y a un déclic. Nous sommes un peu seuls pour le moment mais en appelons à la mise en place d’une force internationale et anticapitaliste dans le prolongement de ce mouvement qui me semble obtenir l’appui de la population. Cette mobilisation est un vrai retour au réel qui illustre le mécontentement d’une exploitation capitaliste. J’ai de l’espoir de la voir durer et prendre de l’ampleur. »