Depuis plusieurs jours, le sentiment de s’enfoncer, d’aller de pire en pire, s’installe : une « deuxième vague » virulente de la pandémie se développe ; le retour du confinement qui va réduire nos vies au seul travail et le vote du prolongement de « l’état d’urgence sanitaire » montrent un pouvoir qui n’a que l’autoritarisme comme politique de santé publique ; une large campagne islamophobe fait suite aux horribles assassinats de Conflans-Sainte-Honorine et de Nice. Plus que jamais, il faut résister.
Face au Covid-19, un pouvoir incapable mais autoritaire
Après plusieurs mois d’improvisation, d’inertie et d’inaction, on ne s’étonnera pas que les seules décisions du pouvoir sur les questions de santé consistent à proposer une nouvelle fois une privation générale des libertés… sauf cette fois-ci celle d’aller bosser ! Un bel aveu d’incompétence. Dans beaucoup d’hôpitaux, il n’y a déjà plus de lits de réanimation, les services dédiés à la gestion de la pandémie sont en voie de saturation, et les personnels fatigués. Qu’a fait ce gouvernement ces derniers mois pour préparer les établissements de santé à cette nouvelle réplique, si ce n’est distribuer des dizaines de milliards aux seules entreprises prétendument pour la « relance » ?
Alors que nous aurions besoin d’une politique cohérente s’appuyant des moyens humains et matériels pour les hôpitaux, des protocoles sanitaires stricts sur les lieux de vie, d’études et de travail, une véritable stratégie nationale de dépistage et des protections gratuites (masques en particulier) pour l’ensemble de la population, ce confinement new look n’a qu’un seul but : nous priver de toutes les possibilités de vivre sauf celle d’aller travailler, d’où aussi l’ouverture des établissements scolaires. Derrière le blabla sur la défense à tout prix de la « vie humaine », la « vie économique », c’est-à-dire la bonne marche de la machine à profits capitaliste, doit continuer… À croire que les seuls moments où l’on risque la contamination soit la vie de famille, les rencontres avec les amiEs et les temps de loisirs, mais pas les lieux de travail !
Face à l’horreur, refuser les logiques guerrières
Deux semaines après le meurtre horrible de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, le NPA condamne aussi les assassinats qui ont eu lieu à Nice et exprime sa solidarité avec les victimes, leurs familles et leurs proches. Ces assassinats ont été commis au nom des idées jihadistes, et nous réaffirmons notre combat contre les idées réactionnaires et mortifères qui arment ces assassins et nourrissent les divisions.
Ces événements tragiques montrent la totale inefficacité de la politique du gouvernement et des mesures répressives. Au contraire, les discours islamophobes du pouvoir et ses provocations incessantes s'inscrivent dans une logique guerrière qui ne peut que renforcer les fractures déjà existantes et ainsi donner du grain à moudre aux fanatiques de tout bord, vers de nouvelles catastrophes. Le pouvoir nous appelle à faire corps derrière lui, à accepter sa politique antisociale et guerrière, xénophobe, islamophobe, en s'appuyant sur l'émotion provoquée par ces attaques. Marine Le Pen pousse cette logique au maximum en demandant des mesures de guerre, sans doute de nouvelles restrictions des libertés.
À l'opposé de ces politiques, nous exigeons, au plus vite, des garanties pour l'égalité la plus totale au sein du pays, la fin de la stigmatisation et des discriminations contre les étrangerEs, le refus des discours et actions islamophobes, et des mesures de justice et d’égalité sociales.
Alors que soufflent ces vents mauvais, dans une situation rendue compliquée par le rebond de la crise sanitaire, l’heure reste à la construction d’une riposte unie. Plus que jamais, notre camp social et ses organisations doivent se mobiliser pour défendre notre droit à vivre en bonne santé, nos libertés, et combattre le racisme, en particulier l’islamophobie. Ceux d’en haut font feu de tout bois, à nous de résister et de faire front.
Le vendredi 30 octobre 2020