Depuis une semaine, les menaces se multiplient contre le meeting d’Anasse Kazib prévu ce soir à Paris 1. Ces menaces viennent à l’origine de l’organisation politique « les Natifs » fondés par les anciens militants de Génération identitaire après sa dissolution par Gérald Darmanin.
Cette campagne politique vise à assimiler la lutte contre l’islamophobie à « l’islamisme radical » et vise à faire passer un message clair aux victimes du racisme, du sexisme et des LGBT-phobies : nous vous ferons fermer vos gueules. Ces menaces illustrent tristement le climat de confiance dans lequel se situe l’extrême droite aujourd’hui, à l’heure ou le candidat Zemmour, ouvertement fasciste, est en train de rattraper Marine Le Pen dans les sondages et que le total cumulé des deux candidats avoisine les 30% d’intentions de vote.
Ces menaces, proférées par un groupe pourtant dissous il y a quelques mois, illustrent aussi le fait que les dissolutions par le pouvoir ne peuvent pas nous protéger face aux menaces de l’extrême droite. Nous n’avons en effet rien à attendre de ceux qui répriment les manifestations et stigmatisent les musulmanEs en permanence.
Mais ces menaces sont aussi un signal d’alerte à tous ceux qui pensent que l’extrême droite a sa place dans le débat public. Les idées défendues par Marine Le Pen et Éric Zemmour visent à attiser la haine raciale, à préparer la guerre civile. Et ces idées offrent une matrice idéologique à des militants qui mènent campagne concrètement : en distribuant des tracts, en collant des affiches mais aussi en agissant pour que le meeting d’Anasse ne se tienne pas, ou en se filmant en train de tirer sur des représentations de dirigeants de La France insoumise.
Ce signal d’alarme doit résonner pour tout le mouvement social et pour touTEs les jeunes et les salariéEs. L’État ne nous protégera pas, et nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Il n’est plus l’heure de jouer chacun pour soi face à la menace. Dans le respect de nos différences et de nos désaccords, il est temps de faire bloc ensemble pour faire taire l’extrême droite.
Une nouvelle fois le NPA et son candidat à la présidentielle Philippe Poutou apportent tout leur soutien à Anasse Kazib face aux menaces. Au-delà de ce soutien, le NPA propose que les organisations du mouvement ouvrier et social se coordonnent pour permettre la tenue de leurs initiatives malgré les menaces venues de l’extrême droite.
Montreuil, le 9 février 2022.