Le Nouveau parti anticapitaliste se réunissait ce week-end du 22 et 23 octobre à Cenon, avec en toile de fond un différend sur la ligne politique du mouvement
Le NPA (Nouveau parti anticapitaliste) de la Gironde tenait sa fête annuelle samedi 22 et dimanche 23 octobre à Cenon. En ligne de mire, le congrès du mois de décembre qui marquera une étape cruciale dans la vie du mouvement. Pour simplifier, deux courants s’affrontent : une ligne « unitaire » et une ligne orthodoxe plus proche de Lutte Ouvrière.
Une différence d’approche qui a de grandes chances de se solder par une scission. Philippe Poutou, trois fois candidat à la présidentielle, élu d’opposition à Bordeaux et porte-parole du parti, défend la première hypothèse, comme Olivier Besancenot. « Il y a une partie du mouvement qui entend militer de manière plus ouverte sans être neutralisé par les conflits internes », explique-t-il. Philippe Poutou défend lui, l’idée « d’une gauche de combat, radicale », qui n’entend pas regarder passer les trains.
« Mettre la pression »
« La Nupes a posé la question de comment reconstruire une force à gauche. On doit participer à cette réflexion ». Dans ce « moment politique », l’ancien syndicaliste de Ford ne veut pas jouer la chaise vide malgré des différends politiques profonds : « On entend être présent pour mettre la pression sur cette gauche qui est en train de se reconstruire. On pense qu’il faut aller vers plus de radicalité, mais on a tout à intérêt à sortir du sectarisme. »
C’est ce qui explique sa participation à la marche contre la vie chère organisée par La France insoumise (LFI) il y a huit jours. « On peut jouer à l’infini le jeu du gaucho et faire les malins à coups de petites phrases, ça ne changera pas les choses. On a envie d’être efficace ». Philippe Poutou s’inscrit dans le prolongement de la démarche Bordeaux en Luttes aux dernières municipales qui avait fédéré la gauche de la gauche, le monde associatif ou la société civile. Il défend toujours une rupture avec le capitalisme.
« La colère est dans la tête des gens. Il y a aussi la peur de l’avenir, pour la planète. Pourtant, c’est le sentiment d’impuissance qui domine. Notre mouvement doit libérer les cerveaux. Tôt ou tard, ce système pétera ».