«Marcher séparément mais frapper ensemble sur le même clou.» Olivier Besancenot répète inlassablement le même refrain depuis le début de la bataille contre la réforme des retraites. C’est l’argument qu’il brandit pour justifier sa présence, dimanche, à Vieux-Boucau (Landes), au «meeting commun» sur les retraites, organisé au sein de l’université de rentrée de Benoît Hamon et Henri Emmanuelli.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, les gènes du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et de son leader n’ont pas muté : «Nos programmes ne sont pas compatibles», affiche clairement Besancenot, dont le parti considère que «le fossé entre une gauche d’adaptation et une gauche de résistance existe toujours». Puisque les socialistes «inscrivent leur orientation dans l’économie de marché», il ne peut y avoir d’alliance électorale - sauf pour battre la droite - et encore moins de participation à un gouvernement avec des socialistes. «Et ceux qui veulent faire croire qu’on peut convertir le PS à l’anticapitalisme, je leur souhaite bien du courage», sourit-il. Manière, pour le NPA, de pointer les contradictions du Front de gauche entre communistes et Mélenchon : «Pour ceux qui se réclament de l’anticapitalisme, soit on assume une indépendance totale vis-à-vis du PS pour donner un débouché radical aux mobilisations sociales, souligne Besancenot, soit au nom de "l’unité, l’unité, l’unité" et parfois malgré soi, on ressert de caution de gauche à une énième alternance, quel que soit le nom qu’on trouvera.» Besancenot a fait son choix.
Lilian Alemagna