PARIS, 21 juin 2011 (AFP) - La commission des candidatures du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a désigné un ouvrier de Gironde, Philippe Poutou, pour représenter le mouvement en 2012, après la décision d'Olivier Besancenot de ne pas rempiler, un choix que les délégués du parti doivent encore avaliser. Alors que certains médias avaient donné la désignation de ce militant comme définitive, le mouvement a publié un communiqué pour dire qu'il n'en était pas encore à ce stade mais que sa "commission des candidatures" s'était "majoritairement prononcée" pour ce dernier. "C'est la conférence nationale", qui se réunit le week-end prochain "composée des délégués élus dans les assemblées générales", qui aura pour tâche de confirmer -ou rejeter- ce choix de M. Poutou, a affirmé à l'AFP Christine Poupin, l'une des deux porte-parole du parti. Un conseil politique national (CPN) se réunira dans la foulée pour "ratifier" ce choix. Si les militants le choisissent, M. Poutou, 44 ans, remplacera M. Besancenot qui était le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) dont est issu le NPA, en 2002 et 2007, et qui ne souhaitait pas se présenter une troisième fois pour éviter "le piège de la personnalisation". Ce n'est encore qu'"une des hypothèses" pour 2012, le NPA étant toujours "dans un travail d'exploration", a insisté Mme Poupin. "Il y aura d'abord une discussion, et ce n'est pas parce que la commission propose ce nom que la motion passera forcément", a-t-elle ajouté, justifiant cette réserve par le fait que, "ce que détestent les militants et militantes du NPA, c'est cette impression qu'un choix leur est imposé d'en haut", que ce soit "de la direction ou des médias". En parallèle, des assemblées générales d'adhérents du NPA se réunissent jusqu'à mardi pour départager les trois "positions" qui s'affrontent sur la stratégie politique du parti. La "position B", avec Myriam Martin (l'autre porte-parole) et Pierre-François Grond, plaide pour une poursuite des discussions avec le reste de la gauche radicale, dont le Front de gauche, contrairement à la "position A", soutenue notamment par Mmes Poupin, Sandra Demarcq et M. Besancenot. Mme Demarcq jugeait vendredi auprès de l'AFP que si le "rapport de force est difficile à savoir", la "position A" devrait recueillir 50%, contre 40% pour la "position B", alors que la "position C", pour un vrai "pôle révolutionnaire", est minoritaire. Le nom de M. Poutou était apparu il y a quelques jours comme candidat potentiel aux côtés des deux porte-parole, Mmes Poupin et Martin, ainsi qu'un autre salarié de l'automobile, Régis Louail, qui travaille à l'usine Renault-Cléon (Seine-Maritime). M. Poutou est un ouvrier de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), où il est syndicaliste CGT. Tête de liste du NPA lors des élections régionales en Aquitaine, il avait recueilli 2,52% des suffrages. Il avait également été candidat aux élections législatives de 2007 sous l'étiquette de la LCR, recueillant 2,70% des suffrages dans la 5e circonscription de la Gironde. Homme de convictions, ce père de famille domicilié à Bordeaux s'est toujours présenté comme un militant de base et a été de tous les combats syndicaux, notamment celui des retraites.
Par Guillaume DAUDI gd/rh/er