Publié dans le Populaire du Centre
Meeting et Fête anticapitaliste ont battu leur plein à la salle Edouard- Détaille, située dans le quartier de la Bastide à Limoges, le samedi 5 février. Le candidat à la présidentielle du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Philippe Poutou, était présent.
Il avait dit qu'il ne s'y risquerait pas à nouveau, pourtant, c'est bien Philippe Poutou qui représente le Nouveau Parti Anticapitaliste à la course à la présidentielle. Pour rappel, il a recueilli 1,15 % en 2012 des suffrages et 1,09 % en 2017.
La raison de ce revirement est simple : un visage connu aide à se voir octroyer les précieuses signatures de parrainage. Pour l'heure, la moitié du chemin est faite pour le NPA, alors que la date limite de dépôt des listes, le 4 mars prochain, se profile lentement.
En Haute-Vienne, aucun élu n'a encore apporté sa signature. Les réticences et hésitations sont assez importantes. « C'est une mission très compliquée, notamment en raison des pressions qui peuvent être exercées. Voter Poutou deux fois peut faire reculer un élu qui ne veut pas être associé à l'image du NPA », annonce le candidat à la présidentielle.
La nécessité d'une reconquête politique
« Le tout réside dans le fait de faire exister autre chose : une critique du système capitaliste sans pour autant se résigner, mais véritablement faire de la politique nous-mêmes, car nous en sommes capables ».
Cela passe, pour Philippe Poutou, par une refonte totale de l'organisation économique et sociale. « Le problème de fond est celui de la confrontation politique avec des ultrariches pour pouvoir mieux redistribuer les richesses. Ce à quoi nous assistons et que la crise sanitaire a mis en lumière, c'est l'enrichissement des plus riches et la précarité croissante des plus modestes. Il faut empêcher les capitalistes de nuire ».
Remettre le citoyen au cœur de la décision politique en somme, et cela passe notamment par un minima de revenu relevé au seuil de 1.800 euros nets par mois. « Actuellement, 8 à 9 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, c'est un vrai combat politique qu'il faut mener à ce sujet ».
Ouverture à gauche de l'échiquier politique
« Bien que nous ayons de vrais désaccords et des orientations politiques différentes, nous ne sommes pas fermés à la discussion. Il y a trop de dégâts, trop de violences dans la société et il nous faut lutter contre le danger fasciste ».
L'éparpillement de la gauche et la somme de ses candidats ne semble pas être surprenant pour le candidat Philippe Poutou, qui reconnaît bien des divergences.
« Nous sommes entrés en contact avec des militants de la Primaire populaire, poursuit-il. C'est très bien comme processus. Des citoyens qui élaborent eux-mêmes un programme. Là où nous ne pouvons pas souscrire, c'est de pouvoir penser que Christiane Taubira est la figure qui parviendra à sauver la gauche. Elle ne soutient même pas les mêmes mesures que la Primaire. De toute façon, cette gauche-là, nous n'en voulons pas ».
Avant d'entrer à proprement parler dans la campagne présidentielle, le 7 mars prochain, la prochaine étape d'importance pour le NPA reste celle du franchissement du tour préliminaire.