Il porte le terme de « petit candidat ». Ne dépasse guère 1 % d’intentions de vote dans les sondages. Mais coûte que coûte, il poursuit son tour de France à la rencontre des camarades.Lui, c’est Philippe Poutou, candidat de Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle. Hier, il était de passage à Perpignan pour présenter son programme. A la traditionnelle question de la quête des 500 parrainages, le candidat du NPA a expliqué avoir amassé 480 signatures « enfin 480 promesses de signatures dont 200 officielles ».Pour décrocher les dernières, il souligne « que tout n’est pas réglé bien que cela progresse. C’est notre première bataille, une sorte de premier tour. Mais il faudra attendre le 16 mars, date limite de dépôt au Conseil Constitutionnel, pour que je sois officiellement candidat ». A temps pleinCandidat pour la présidentielle du 22 avril prochain, Philippe Poutou l’a pourtant été un peu par hasard. En 2011, l’ouvrier à l’usine First-Ford de Blanquefort en Gironde est officiellement désigné candidat du NPA. S’enchaînent alors meetings et débats télévisés pour celui qui continue son activité professionnelle trois jours par semaine à l’usine. « En avril, je me consacrerai à temps plein à ma campagne », souligne-t-il. « J’aurai plus de temps de parole. On pourra alors arrêter l’appellation de “petit candidat” et enfin prendre en considération mes idées et mon programme politique ».« Dégager Sarkozy »Parmi les principaux thèmes de sa campagne anticapitaliste : l’augmentation immédiate des salaires de 300 euros net, le passage aux 32 heures hebdomadaires, l’interdiction des licenciements, la suppression des emplois précaires et le remplacement par des CDI, le contrôle des moyens de production par les salariés, la suppression de la fonction présidentielle, du Sénat et du Conseil Constitutionnel, la régularisation de tous les sans papiers et le démantèlement des institutions européennes.Mais Philippe Poutou, l’avoue lui même « l’enjeu de cette élection est de dégager Sarkozy - même si on ne fait pas confiance à Hollande - et de régler l’urgence sociale en France et en Europe. Regardez ce qui s’est passé mercredi en Europe (la manifestation contre l’austérité, ndlr), il y a un mécontentement social ». Pour cela, il prône pour « une autre perspective où le progrès social est possible car actuellement on assiste à une campagne de cirque électoral ». « Après la présidentielle, il y a les législatives. On va prendre nos affaires en main et faire de la résistance sociale avec les gens d’en bas, les salariés de base, les ouvriers, les chômeurs, les jeunes et les précaires ».Devant ces propos, on pourrait presque croire que Philippe Poutou a pris un certain goût à la politique...
Mathlde Contié