Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste a dénoncé l'autorisation de la culture du maïs OGM
Philippe Poutou, crédité d'environ 1% d'intentions de vote au premier tour, assure disposer de 335 signatures à 100 jours de la présidentielle. "Il faut qu'on y arrive", dit le candidat trotskiste du NPA qui dénonce sa faible couverture médiatique.
Pour le moment, l'extrême gauche semble absente de cette campagne. Comment l'expliquez-vous ?
"Il y a deux raisons à cela, l'une entraînant l'autre. Notre pays se trouve dans une situation socio-économique très compliquée. C'est la crise, les gens ont peur de perdre leur boulot, ne pas pas pouvoir boucler les fins de mois...
Ce contexte difficile pèse sur le moral des Français alors que nous leur proposons de prendre en main leur destin et de tenir tête au patronat ou aux banquiers. Or, certains n'ont plus la force de se battre et prefèrent remettre leur sort à un candidat qui leur promet de 'changer leur vie'.
A partir de là, on tourne un peu en rond. Avec nos 1% d'intentions de vote, on n'intéresse pas grand monde et du coup, on n'est pas rentables médiatiquement. Les grands médias, comme la télévision, préfèrent inviter un Jean-Luc Mélenchon ou une Marine Le Pen pour faire de l'audience. Et on sait que ce qui passe à la TV devient crédible, ce n'est malheureusement pas notre cas.
Ce manque de médiatisation aggrave notre écart avec les autres candidats. Mais nous sommes quand même là et on tente de se débrouiller comme on peut. On ne lâche rien et on sait que plus l'échéance se rapproche, et plus on arrivera à se faire entendre médiatiquement.
Pourquoi le vote ouvrier semble largement favorable à Marine Le Pen ?
Il faut relativiser. Dans le milieu populaire, c'est d'abord l'abstention qui prime. Et parmi les votants, un tiers des ouvriers ont l'intention de voter pour Marine Le Pen.
Une fois encore, les gens sont attirés par le Front national en raison du contexte social, de la démoralisation et du sentiment d'impuissance. Cette peur du lendemain est récupérée par Marine Le Pen, mais aussi par Nicolas Sarkozy. D'autant plus que Mme Le Pen pratique la démagogie sociale sans limite et sans scrupule, en tenant un discours anti-système. Et ça marche.
C'est pourtant une sacrée escroquerie quand on sait qu'elle est parfaitement intégrée, très riche, privilégiée et politicienne professionnelle depuis toujours. Son discours de rupture n'est pas crédible.
Nous, on ne joue pas au sauveur en promettant aux gens de changer leur vie... En plus, le Front national bénéficie d'une importante couverture médiatique, on en revient au même problème.
Combien de signatures avez-vous recueillies à ce jour ?
Nous avons 335 signatures. Il nous en manque donc 200. Je ne peux pas affirmer qu'on les aura, mais il faut qu'on y arrive.
On a toutes les raisons d'exister, c'est important que l'on puisse se présenter, ne serait-ce que pour la démocratie. Et puis, il faut qu'on y parvienne pour tout le boulot accompli, tous les copains et copines qui ont sillonné les routes pour recueillir des signatures.
Passée cette étape, nous entrerons dans la campagne officielle et on pourra enfin exister au même titre que les autres. Il faut qu'on y soit."