Il était hier matin dans « son usine » Ford à Blanquefort en Gironde en train de gagner sa vie : « Je suis un véritable ouvrier, ce n'est pas pour faire joli pendant la campagne », rappelle avec le sourire Philippe Poutou, candidat du NPA à l'élection présidentielle. L'après-midi, il sillonne les routes de France pour être dans des (petites) salles à décliner son« programme d'urgence ». Le programme de son parti qu'il porte pour cette échéance, un peu par hasard. Pas facile quand on plafonne à 0,5 % : « Le moral n'est pas toujours au beau fixe mais si nous arrivons à faire 4 ou 5 %, nous redonnerons confiance aux opprimés », estime le candidat qui a levé les doutes quant aux signatures : « Nous sommes au même nombre de signatures qu'en 2007 à la même époque. Nous les aurons. ». Pour une candidature témoignage ? « Pas du tout. Notre but est de faire changer les choses. Nous refusons de payer la crise, faut que ça pète. Y'en a marre de subir. La révolte existe, la colère est là ». Philippe Poutou est-il pas prêt à vendre son âme pour aller dans un gouvernement de gauche ? « Virer Sarkozy, c'est le petit truc qui nous ferait plaisir mais Hollande et Sarkozy ont la même politique européenne. C'est une caste ces professionnels de la politique » Et Mélenchon ? « C'est pareil, il s'entendra avec Hollande pour qu'il fasse partie du gouvernement. Nous, nous faisons de vrais choix politiques : combattre de front le capitalisme. Cela passera par la rue pour prendre notre avenir en main. »Hier, les organisateurs de la réunion publique avaient réservé une salle pouvant contenir une centaine personnes à la Maison du peuple. Elle était pleine.
Didier Monteil