Publié par la Dépêche (avec interview en vidéo)
Pour clore sa journée de campagne dans le Tarn hier, après Vaour, Philippe Poutou (NPA), candidat pour la 3e fois à l’élection présidentielle, a tenu une réunion de deux heures à Albi.
Une centaine de militants, sympathisants et curieux, ont assisté hier soir à 20 h, à la maison de quartier de Cantepau à Albi, à une réunion de campagne de Philippe Poutou. Candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste pour la 3e fois à la présidentielle, l’ancien ouvrier girondin, élu municipal de Bordeaux était l’invité des militants tarnais du NPA.
Plus tôt, il est allé à la rencontre d’agriculteurs et d’éleveurs à Vaour avant une réunion avec le maire et ses habitants. "La campagne pendant la campagne, résumait en riant le Bordelais avant le début de son meeting. "On est parti des préoccupations des agriculteurs et des habitants en zone rurale. On a parlé politique", savoure-t-il, en se disant inquiet pour les villes comme pour les campagnes "du rouleau compresseur du capitalisme… un système où tout peut arriver même la guerre".
"La question c’est de savoir si on peut changer les choses" insiste Philippe Poutou, en prônant la "révolte sociale".
"La rupture avec le système capitaliste, la révolution, c’est un peuple qui décide de se mêler de ses affaires. Si on laisse faire, on voit où ça mène", a expliqué Philippe Poutou.
Une gauche impuissante
Lucide sur la faiblesse du score qu’il peut espérer au premier tour, (à peine au-dessus de 1 % en 2012 et en 2017), peu disert sur "le ronron politicien habituel mais dérisoire" de la droite, c’est avec la gauche d’aujourd’hui qu’il est le plus critique. "La gauche n’a plus de crédit après 20 ans de pouvoir où rien n’a changé… impuissante, même pas sûre d’être au 2e tour". Face à "un mouvement social qui n’a plus la force" Philippe Poutou s’inquiète "d’une extrême droite qui prend une place qu’elle n’avait plus eue depuis les années 30".
"Cette campagne présidentielle est plus dure que d’habitude", reconnaît le chef de file du NPA en espérant trouver dans les délais les 257 parrainages qui lui manquent encore. "La loi est faite pour qu’on n’ose pas se présenter… mais nous, on y va parce que la présidentielle ça sert à essayer de faire entendre quelque chose. Et pour nous, la politique ce n’est pas un fois tous les cinq ans. On veut rendre visible un champ social", insiste Poutou sans élever la voix. Quand il est entré dans la salle de la Maison de quartier hier soir, pas de mise en scène pour le candidat du NPA et pas d’applaudissement dans le public. Juste une petite table proche des gradins et un échange sans filtre.