BORDEAUX, 14 avr 2012 (AFP) - Philippe Poutou, le candidat du NPA à la présidentielle, a indiqué samedi à Bordeaux que sa dernière semaine de campagne serait consacrée à "prouver l'utilité du vote NPA", celle de pouvoir "dégager Sarkozy sans faire confiance à Hollande". "Le vote NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), c'est dégager Sarkozy sans faire confiance à Hollande et construire une force politique qui soit autonome du Parti socialiste. C'est nous donner mandat pour cette politique là", a déclaré Philippe Poutou à l'AFP, en marge d'une réunion publique organisée à Pessac (Gironde), dans la banlieue de Bordeaux. "Il faut voter NPA même si les sondages nous mettent très bas", a-t-il insisté. "Un bon résultat du NPA peut donner ce petit élan dont on aura besoin dans l'après-élection, car, pour nous, le gros défi demain c'est la capacité de mettre en place une opposition à ce futur gouvernement de gauche, en espérant que Sarkozy soit dégagé". "Hollande ne satisfera pas nos revendications, il ne mènera pas une politique contre les capitalistes" donc "il nous faudra un outil politique complètement indépendant du PS", a-t-il dit. "Il faudra rassembler l'ensemble des forces syndicales, Lutte ouvrière et le Front de gauche, pour savoir quelle réponse politique on met en place". Philippe Poutou, réparateur de machines outils à l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), a été chaleureusement applaudi par 500 personnes lors de sa prise de parole. "Je joue à domicile là!", s'est-il amusé, saluant ses parents et ses collègues "sans lesquels je ne serais pas là". "Ca faisait un moment que je n'étais pas revenu à Bordeaux, j'ai pu revoir mes gamins et ma compagne, ça fait du bien", a-t-il confié à l'AFP. "Ce soir il y a les collègues de boulot, la famille, les amis, c'est un rendez-vous particulier". M. Poutou a indiqué qu'il reprendrait "le boulot le 2 mai et ça aussi ça fait plaisir" car "le boulot c'est notre vie, c'est pas que des collègues, c'est aussi des copains". Mais il ne regrette pas le temps passé en campagne électorale. "Ca fait du bien de pouvoir exprimer la révolte, la contestation à ce système, c'est une fierté de pouvoir balancer tout ce qu'on a sur la patate", a-t-il soufflé, reconnaissant qu'il était "moins crispé" qu'au début malgré "cette crainte de pas assurer quand on a l'occasion de dire les choses". lab/mck/ct