Le candidat anticapitaliste quittera son travail jeudi à Bordeaux à 14h pour arriver à Metz à 20h où il tiendra un meeting. Des efforts qui ne paient pas.
Serez-vous candidat au premier tour de la présidentielle ?
Philippe POUTOU : « Nous venons de faire le point, nous disposons aujourd’hui de 379 signatures, nous sommes plus optimistes qu’au début. Nous avons la même évolution qu’en 2007 à la même époque de l’année. Cela dit, nous n’avons pas encore les 500 signatures, il nous en manque environ 130 car il faut compter avec quelques désistements. Nous y mettons beaucoup d’énergie, nous ne faisons pas autre chose et notre visibilité extérieure en prend un coup. »
A propos, votre manque de visibilité ne vous déprime pas ?
« Nous sommes entre 0,5 et 1 %, c’est très bas et puisque c’est très bas nous ne passons pas dans les grands médias. »
Faites-vous un complexe Besancenot ?
« Non, nous avions un camarade qui a été un porte-parole efficace pendant 10 ans, nous étions tous contents de lui, c’est certain que la comparaison n’est pas facile à gérer, mais il n’avait plus envie, ce n‘est pas une vie. C’est certain que je n’ai pas le même style, mais Olivier ferait 3 ou 4 %, pas plus. Je le répète aujourd’hui : le vrai problème de la visibilité du NPA, c’est la crise et la brutalité des coups. »
Olivier Besancenot s’est-il complètement retiré ?
« Pas du tout, il est d’ailleurs avec moi dans la pièce au moment où je vous parle. Il n’est plus candidat, c’est la seule chose qui change. D’ailleurs, dans la seconde partie de la campagne, nous partagerons les meetings et la présence dans les médias. »
C’est difficile une campagne ?
« Heureusement qu’on n’y pense pas à l’avance. On mesure la difficulté quand on est dedans, d’autant que moi, je n’ai pas d’ambition personnelle. Je continue à travailler à l’usine, en ce moment trois jours par semaine, en mars une journée et puis je serai à 100 % dans la campagne. »
Vous avez donc trouvé un arrangement avec votre employeur ?
« Sans problème, d’ailleurs, moins je suis présent à l’usine plus cela les arrange. »
Deux candidats à l’extrême-gauche, n’est-ce pas un problème supplémentaire pour votre visibilité ?
« Cela n’aide pas. Mais avec Lutte ouvrière, c’est comme cela, ce sont eux qui détiennent la vérité. Enfin, on ne se tape pas dessus. »
François Hollande au Bourget est plus à gauche que prévu. Séduit ?
« Pas séduit du tout. Il essaie aujourd’hui de ressembler à un candidat de gauche. C’est un calcul. Même Sarkozy est capable de faire une sortie contre la finance. »
Propos recueillis par Pierre RŒDER.