Publié le Vendredi 23 mars 2012 à 13h40.

Poutou maintient le cap malgré les remous (Métro)

 
Alors que trois cadres du NPA ont signé ce jeudi une tribune dans Libération appelant les militants à rejoindre le représentant du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou a affirmé mercredi soir lors d’une visite à Grenoble qu’il ne changerait rien à sa stratégie.

La journée de mercredi promettait d’être sportive : après avoir rencontré des salariés de Swisstex à Romans en matinée, Philippe Poutou s’est rendu sur le campus de Grenoble pour tenir une réunion publique devant près de 200 étudiants. Une manière de marquer sa différence avec les autres candidats qui délaissent souvent les bancs de la fac.

Offensif, celui qui promet de "faire péter la logique libérale et le règne du capitalisme" a même alterné entre plaisanteries et autodérision pour capter son jeune auditoire. "Après le facteur, vous avez l’ouvrier", s’amuse Philippe Poutou. Crédité de 0,5 % des voix selon les derniers sondages, contre 10,5 à 11% pour son rival Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou a plus que jamais besoin de convaincre. Et de faire ses armes à travers des rencontres de proximité. Après la fac, le candidat du NPA s’est offert une petite pause avec son staff, avant de rejoindre une manifestation pour le logement des sans-papiers en centre-ville.

"Après le dépôt des 500 signatures, nous entrons dans une nouvelle phase où nous pourrons profiter du temps de parole égalitaire qui nous est accordé pour mettre en lumière toutes les luttes que l’on peut…", rappelle le candidat, arrivé en jean et T-shirt au beau milieu des passants. Autour de lui, aucun garde du corps, mais quelques militants qui veillent à ce que les caméras ne demeurent pas trop près de leur candidat. "On ne s’habitue jamais vraiment à ça", glisse M. Poutou, un sourire timide en direction des journalistes.

Aux curieux qui lui parlent du Front de Gauche, le candidat du NPA martèle : "Pour nous, la révolution ne se fera pas dans les urnes comme le pense M. Mélenchon, mais dans la rue, avec des rassemblements et des collectifs citoyens". Il ajoute : "La première manche est de dégager Sarkozy, mais comme il n’y a rien à attendre du PS, nous travaillons déjà à bâtir une opposition qui rassemble toutes les forces à la gauche de la gauche".

Reste que ce rassemblement semble déjà bien compromis par la défection de trois anciens cadres du parti (Myriam Martin, Pierre-François Grond et Hélène Adam) annoncée hier soir. Interrogé à plusieurs reprises lors de son meeting qui se tenait ce soir-là à Saint-Martin-d’Hères devant une centaine de personnes, Philippe Poutou a tenu à maintenir le cap : "Je ne leur en veux pas. C’est un désaccord politique qui doit pouvoir s’exprimer, même si on peut le regretter. Il y aura bien sûr des morceaux à recoller mais on ira jusqu’au bout car on a une bataille à mener". Le combat continue, même si certains pestent déjà en coulisses contre "un mauvais coup".