« Cette campagne suscite de la colère. Avec un cynisme incroyable, Sarkozy esquive son bilan lamentable et imite Le Pen, sur le dos des immigrés, des chômeurs, des fonctionnaires. Mais du côté de Hollande, c'est le vide sidéral. Qui peut citer une seule mesure claire sur les salaires ou les licenciements ? Il refuse l'austérité de droite... mais propose la rigueur de gauche !
« La crise serait-elle terminée ? Et les cinq millions de chômeurs ? Les millions de salariés au ras du smic, ruinés par le loyer, les transports ?
« Nous voulons un bouclier social pour les classes populaires, interdire les licenciements, augmenter les salaires de 300 € nets, réduire le temps de travail à 32 heures pour travailler tous.
« Impossible ? Pourtant, la productivité du travail a fait d'immenses progrès. La France est riche. Sauf que ces progrès ont été confisqués aux salariés. Les patrons du CAC 40 s'augmentent de 34 % et versent 40 milliards de dividendes aux actionnaires. Le gouvernement fait chaque année 100 milliards d'euros de cadeaux fiscaux aux riches. Pour payer la dette aux financiers (toujours plus puissants), il augmente la TVA, il sacrifie écoles et hôpitaux.
« Les responsables de la crise, les capitalistes, sont les seuls à ne pas en souffrir ! Plus fou encore : en généralisant l'austérité, tout en protégeant la finance et les riches, Sarkozy et sa bande aggravent les conditions qui ont mené à la crise. Ils nous envoient dans le mur.
« Alors, si on veut que ça change, il faut remettre en cause la toute-puissance des capitalistes sur l'économie et les contraindre à partager les richesses. Arrêtons de payer la dette qui enrichit la finance. Saisissons les banques, pour les mettre réellement au service de la société. Nous pourrons alors reprendre le contrôle de nos vies, répondre aux besoins sociaux et écologiques.
« Il faut donc dégager Sarkozy. Mais aussi chasser sa politique, en défendant une réponse radicale, anticapitaliste, à la crise. »
Philippe POUTOU. Nouveau parti anticapitaliste.