La séquence présidentielle est dominée par les discours réactionnaires, mais la reprise des mobilisations sociales peut changer la donne. Plus que jamais, dans la rue et dans les urnes, il faut imposer une rupture anticapitaliste.
La gauche institutionnelle en-dessous de tout
Lutte des places, personnalisation exacerbée du pouvoir, la valse des candidatures à gauche continue avec une dernière en lice, celle de Christiane Taubira, qui ne changera rien à cette logique délétère. Si nous avons partagé certains des combats de Taubira et sommes solidaires face aux attaques racistes et sexistes qu'elle subit, nous ne pouvons pas oublier sa participation au gouvernement Hollande-Valls. Comme le PS d’Hidalgo ou EÉLV de Jadot, elle n’a pas tiré le bilan de sa participation à des gouvernements sociaux-libéraux.
La verve de Mélenchon ne doit pas non plus nous bercer d’illusions. Les Insoumis n’envisagent que des solutions institutionnelles, défendant que le vote peut tout changer. Comment imposer aux classes dirigeantes un programme de rupture en faveur du plus grand nombre ? Cela reste un mystère, comme si l’élection d’une personne pouvait à elle seule changer le rapport de forces…
Ainsi, alors que nous aurions besoin d’une mobilisation unitaire face à la droite et à l’extrême droite, la préoccupation essentielle de ces partis reste d’assurer leur pérennité... et le renouvellement de leurs députéEs en juin.
Une candidature de rupture anticapitaliste
À la différence de cette gauche qui, au mieux, se contente de demi-mesures, nous ne pouvons plus accepter que la course aux profits dirige le monde jusqu’à sa perte. Il faut tout changer avec des mesures qui prennent le mal à la racine.
Face au chômage, il est urgent de réduire le temps de travail par la semaine de quatre jours, une sixième semaine de congés payés et la retraite à 60 ans. Pour répondre à la crise sanitaire, il faut lever les brevets et réquisitionner les entreprises du secteur médical et pharmaceutique. Assurer la nécessaire « transition écologique » impose de sortir de la société carbonée comme du nucléaire. Contre la division organisée des oppriméEs et des exploitéEs, il faut accueillir et défendre la liberté d’installation et de circulation pour touTEs, combattre les discriminations et les inégalités de genre ou d’orientation sexuelle, et en finir avec les violences policières et les politiques sécuritaires.
Planifier l’économie sur des bases sociales, démocratiques et écologiques, la mettre sous le contrôle des travailleurEs et de l’ensemble de la population, c’est urgent !
Amplifier et unifier nos résistances
La réussite des journées d’action dans la santé le 11 janvier et dans l’éducation le 13 janvier montre que le climat social est en train de changer. De nombreuses entreprises en grève, en particulier autour des salaires et des conditions de travail, témoignent d’une reprise des mobilisations. La journée de grève interprofessionnelle du jeudi 27 janvier peut constituer une nouvelle étape dans la construction d’un mouvement d’ensemble qui pourrait changer la donne, à commencer par le visage de cette triste campagne présidentielle.
La candidature de Philippe Poutou s’inscrit dans cette dynamique d’affrontement au système. Des mesures radicales ne peuvent être mises en œuvre par la seule voix électorale, mais une candidature anticapitaliste permet de porter la voix des exploitéEs et des oppriméEs, des luttes sociales, écologiques, féministes, LGBTI, antiracistes, internationalistes et démocratiques. Elle peut également contribuer à redonner confiance à notre camp social et lui permettre de dire que nos vies valent plus que leurs profits.
Le mardi 18 janvier 2022