Publié le Vendredi 21 août 2009 à 19h39.

Première Université d'été du NPA entre "résistance" et voeu d'"unité" à gauche (Par Julie Ducourau)

PARIS, 21 août 2009 (AFP) - Six mois après sa fondation, le Nouveau parti anticapitaliste qui n'a obtenu qu'un score en demi-teinte aux européennes, tient sa première Université d'été de dimanche à mercredi à Port-Leucate (Aude), sous le signe de la "résistance" et de l'"unité" face au gouvernement.

L'enjeu de l'Université d'été du NPA est "double", explique à l'AFP Olivier Besancenot, porte-parole. "D'abord, un appel au mouvement ouvrier, au mouvement social et à la gauche, à entrer en résistance contre le gouvernement et être en mesure de bloquer sa politique actuelle sur la réforme de trop, le plan de licenciement de trop", selon lui. Il ne faut "pas tomber dans le piège de la division mais être le plus unitaire possible face à la droite et Nicolas Sarkozy", assure-t-il. Le deuxième enjeu est "plus interne", il s'agit "d'ouvrir l'acte II du processus du NPA", c'est-à-dire "essayer de s'adapter au nouveau contexte dans lequel on est", d'après le postier de Neuilly. "Au moment de notre congrès de fondation, on était dans un phase ascendante de mobilisation sociale. Depuis le mois de juin, on est plus dans une période de reflux", constate-t-il.

Telle devrait être la teneur du discours que doit prononcer M. Besancenot dimanche soir, temps fort de ces quatre journées centrées sur "un monde en crise" où se succèderont forums, ateliers et "travaux pratiques" (écriture de tracts, slam, salsa antisexiste, etc...).

Un débat avec les syndicats est également prévu, mais la CGT a décliné l'invitation du NPA lui reprochant de "prétendre donner des leçons aux responsables syndicaux". En mars, François Chérèque l'avait qualifié de "rapace". Finalement, seuls Gérard Aschieri (FSU) et Annick Coupé (Solidaires) seront présents.

Fondé en février dernier sur les bases de la Ligue communiste révolutionnaire créée en 1969, le NPA qui revendique environ 9.000 adhérents (3.200 à la LCR), aurait par ailleurs subi des pertes sèches dans ses rangs après les européennes, selon certains médias. "Ces informations sont infondées", assure M. Besancenot qui souligne que le "système de remise de cartes aux adhérents est en cours" et que les résultats seront donnés "en toute transparence" à l'automne. Et de se féliciter de l'affluence record à Port-Leucate où 1.500 personnes sont attendues (1.000 en 2008 pour la LCR).

Il n'empêche que le NPA n'a pas réussi son premier test électoral. Avec 4,9% des voix et aucun élu au Parlement européen, il s'est fait distancer par le Front de gauche PCF-Parti de gauche (6%, 4 eurodéputés) qu'il avait refusé de rejoindre. "Un résultat satisfaisant", dit-on au NPA où un courant "Convergences et alternative" s'était cependant constitué mi-mai pour l'unité "dans les luttes et les élections". Mais d'après le politologue Gérard Grunberg, le NPA "a raté son départ".

Pour les régionales de mars 2010, les premières discussions unitaires ont commencé. Olivier Besancenot et l'ex-socialiste Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) se sont déjà prononcés pour des listes de gauche "indépendantes" du PS au premier tour. Une table ronde avec les partis de la gauche de la gauche a lieu lundi à Port-Leucate. Mais les décisions finales des partis ne seront connues qu'à l'automne. M. Grunberg n'est "pas sûr que Mélenchon s'alliera avec les trotskistes" et juge "déraisonnable" de la part du NPA d'"exclure les socialistes de l'union de la gauche". Olivier Besancenot n'a d'ailleurs pas reçu la lettre de Martine Aubry (PS) sur la "maison commune" envoyée en juillet aux chefs des partis de gauche (Verts, PCF, Parti de gauche, PRG et MRC).

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