Quinze postiers, dont Olivier Besancenot,comptent réclamer leur relaxe devant la cour d'appel de Versailles, qui lesjuge depuis mercredi pour avoir séquestré des cadres de La Poste lors d'uneoccupation musclée des locaux de l'entreprise à Nanterre en mai 2010. "L'action qu'on nous reproche n'a pas été commise, il n'y a pas euséquestration", a déclaré à l'AFP M. Besancenot. L'ex-leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a également relevé qu'encas de condamnation, celle-ci "pourrait être suivie de sanctions en interne"allant jusqu'à la révocation. Environ 150 personnes, qui portaient des autocollants "Relaxe pour lesquinze postiers grévistes du 92", se sont rassemblées devant la cour d'appelafin de soutenir les prévenus. Le député socialiste des Hauts-de-Seine Alexis Bachelay a estimé que "laplace des syndicalistes n'est pas devant les tribunaux". "Je souhaite vivement que les 15 représentants syndicaux puissent sortirlibres et sans aucune condamnation", a-t-il ajouté. En septembre 2011, M. Besancenot et dix des prévenus avaient été condamnéspour "séquestration" par le tribunal correctionnel de Nanterre à une amende de1.500 euros avec sursis et 500 euros de dommages et intérêts aux partiesciviles. Quatre autres postiers avaient bénéficié d'une relaxe. Treize employés de La Poste, majoritairement des cadres de la gestion desressources humaines, avaient accusé les postiers de les avoir séquestréspendant plus de deux heures lors du conflit contre le projet "Facteursd'avenir", qui prévoit notamment une restructuration de la distribution ducourrier. Les prévenus et le parquet avaient fait appel du jugement. Le procès en appel a débuté par l'examen d'une question prioritaire deconstitutionnalité soulevée par la défense, qui estime "floue" la définitionde l'infraction de "séquestration". La cour a mis cette question en délibéréau 21 décembre et a poursuivi l'examen de l'affaire. Le procès doit durer jusqu'à vendredi. Les prévenus encourent une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et75.000 euros d'amende.