Une centaine de personnes se sont rassemblées, à l'appel d'associations comme le MNCP ou le DAL, lundi après-midi près du palais d'Iéna à Paris où se tenait la conférence contre la pauvreté et l'exclusion pour réclamer davantage de solidarité avec les précaires, a constaté un journaliste de l'AFP. Scandée au micro, reprise par les manifestants, une phrase résumait les revendications : "Nous voulons nos droits, ni miettes ni blabla". Tenus par les forces de l'ordre à distance du palais d'Iéna, les manifestants ont répondu à l'appel d'associations, et notamment des mouvements de chômeurs -Mouvement des chômeurs et précaires (MNCP), AC!, CGT chômeurs, Apeis -- mais aussi Attac, le DAL (droit au logement), la fondation Copernic etc.
Ils ont notamment reçu le soutien d'Olivier Besancenot (NPA) et d'Agnès Naton, directrice du magazine de la CGT. "Il y en a marre de ces vraies fausses initiatives de façade", s'est insurgé Olivier Besancenot. "Le gouvernement doit répondre à l'urgence sociale et ce n'est pas à travers les vingt milliards offerts aux entreprises qu'on avancera", a-t-il dit, en estimant que "la question sociale est en train d'être rappelée très fort au gouvernement".
Pour Agnès Naton, "le premier droit est d'avoir accès à un emploi de qualité". Elle a plaidé pour "des moyens d'accompagnement sociaux" contre la pauvreté et donc des moyens budgétaires. Au nom du MNCP, Virginie Gorson-Tanguy a dit espérer que "la conférence aboutisse à des mesures fortes, comme une augmentation de 250 euros de tous les minima sociaux et en priorité le RSA" notamment. Mais elle aussi a fait état d'une première "déception": "Au début il était question que le président Hollande ouvre la conférence, ce qu'il n'a pas fait. C'est donc déjà une déception sur le plan du symbole". "Nous voulons que la solidarité soit érigée en valeur et pas la compétitivité", a-t-elle encore affirmé.
Jean-Baptiste Eyraud, du DAL, a lui insisté sur le respect des lois existantes, "avant de mettre en place de nouvelles lois", évoquant par exemple "le droit au logement opposable". "Aujourd'hui il est possible de réquisitionner 100.000 logements, dont 50.000 en Ile-de-France immédiatement", a-t-il dit. "Par réquisition, j'entends celle des biens de riches propriétaires privés physiques ou moraux, comme l’Église, mais aussi les biens de l’État vides", a-t-il ajouté.
PARIS, 10 déc 2012 (AFP) -