L’atelier consacré à la crise de l’automobile, à la construction de la riposte et aux solutions à apporter était, bien sûr, placé sous le signe des luttes qui polarisent l’actualité sociale, depuis plusieurs mois.
Mais, sa particularité tenait aussi au débat qu’il a permis entre les ouvriers confrontés aux attaques patronales dans leurs usines, et les militants engagés dans les luttes écologiques.
La crise actuelle vient de loin, avec une succession de restructurations, fermetures d’usines et suppressions d’emplois, depuis plusieurs décennies, qui ont abouti à une véritable casse des collectifs de travail et une montée continue de la sous-traitance. Or, plus les entreprises sont découpées, plus le « Tous ensemble ! » est nécessaire.
Mais l’automobile n’est pas n’importe quel produit. Son usage intensif a des répercussions notamment sur le climat et sur l’urbanisation galopante, avec des déplacements domicile-travail de plus en plus longs : tout cela a été exposé et regardé en face pour mieux l’affronter et le critiquer. Cela pouvait apparaître difficile de mettre en cause le rôle de l’automobile et de s’opposer aux licenciements et fermetures d’usines.
Le débat et les situations rapportées ont montré que seule une perspective anticapitaliste permettrait de sortir de cette difficulté, car il s’agit de s’attaquer aux licencieurs qui sont aussi les pollueurs. Les travailleurs sont les premières victimes des nuisances de la production d’automobiles, en particulier dans les ateliers de peinture, où des luttes ont été menées de longue date.
Faire changer le contenu de la production ne peut s’envisager sans remise en cause du pouvoir patronal et la réquisition des entreprises qui ferment. Les convergences des luttes, à travers un syndicalisme de combat, la défense des emplois et la mise en avant d’autres modes de déplacements ont ainsi été débattues, de manière conjointe et constructive.