Publié le Lundi 20 juin 2011 à 15h31.

La gauche unie derrière Besancenot poursuivi pour séquestration à Nanterre

 

  NANTERRE, 20 juin 2011 (AFP) - Plusieurs personnalités politiques de gauche, dont Nicolas Hulot, Benoît Hamon et Arlette Laguiller, étaient venue soutenir Olivier Besancenot, à l'ouverture de son procès lundi pour séquestration et entrave à la liberté du travail devant le tribunal correctionnel de Nanterre.   Salle de procès bondé, barbecue musical improvisé devant les grilles du tribunal, cohorte de politiques et de journalistes, le procès du leader du Nouveau Parti Anticapitaliste, Olivier Besancenot, a attiré près de 200 personnes, venues réclamer la relaxe.   Le célèbre facteur de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et 15 autre postiers comparaissaient à partir de lundi, accusés par des cadres de La Poste de les avoir séquestrés pendant près de deux heures et demie dans le cadre de l'occupation de la direction départementale des Hauts-de-Seine de La Poste, le 10 mai 2010.   Treize employés de La Poste, dont une majorité de cadres travaillant dans la gestion des ressources humaines, avaient engagé cette citation directe "traumatisés" d'avoir été "envahis dans leur lieu de travail et pris en otage"  par "la volonté des grévistes d'exercer une pression sur la direction à l'occasion d'une négociation".   A 13H00, c'était au tour des prévenus, épaulés par Nicolas Hulot (Europe Ecologie-Les Verts), Benoît Hamon (PS), Arlette Laguiller (Lutte ouvrière), Monseigneur Jacques Gaillot et Annick Coupé (Solidaires) de faire "leur procès".   Benoît Hamon a fustigé "un gouvernement" qui "cherche à criminaliser le mouvement social". "Il faut que la justice soit la justice et ne suive pas les consignes politiques", selon le porte-parole du PS.   Et Nicolas Hulot, candidat à l'investiture d'EELV, d'affirmer que ce procès était une "injustice", tout en ajoutant que "les tribunaux ont autre chose faire".   "La gauche sociale et politique se sent concernée et je crois que c'es très important", a estimé Olivier Besancenot, qui avait renoncé en mai à se présenter à la prochaine présidentielle.   A la barre, Olivier Besancenot s'est défendu vivement de tout séquestration, accusant les plaignants de mensonge et de simulation.   "Ici, il n'y a absolument pas eu de séquestration. A part une main magique qui a retenu les 13 cadres, je ne vois pas qui les empêchait de partir", a ironisé Olivier Besancenot.   "S'il y avait eu séquestration, on la revendiquerait aujourd'hui. La Post a ciblé les principaux animateurs SUD-PTT et CGT-PTT du mouvement de contestation (contre le projet Facteurs d'avenir, prévoyant une restructuration de la distribution du courrier, NDLR). On n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de salariés qui subissent la criminalisation de faits de grève", a dit à la presse Olivier Besancenot.   Les autres prévenus ont raconté avoir voulu rencontrer le patron départemental, reconnaissant seulement avoir "surveillé les cages d'escalier pour éviter qu'il se sauve", accusant les parties civiles d'avoir "piégé les grévistes" pour "mettre les organisations syndicales en difficulté".   A l'agitation politico-syndicale, s'est ajoutée en tout début de procès une alerte incendie, interrompant pendant une demi-heure les débats et conduisant à une évacuation, dans la confusion.   Il s'agissait d'un simple exercice demandé par la présidence du tribunal de Nanterre pour voir comment se déroulait une évacuation lors d'un procès très médiatique avec beaucoup de public.   En raison du grand nombre de prévenus et de témoins, le procès se tiendra sur quatre jours, les 20, 21, 22 et 27 juin.   Les 16 prévenus encourent une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.  

Par Pauline TALAGRAND et Katell PRIGEN  

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