PARIS, 15 déc 2009 (AFP) - Une trentaine de manifestants de Sud-PTT, dont le leader du NPA Olivier Besancenot, ont tenté mardi d'escalader la grille de l'Assemblée nationale, puis ont jeté par dessus des sacs postaux contenant des procès verbaux de la votation citoyenne contre la privatisation de la Poste. Au même moment, à l'arrière de l'Assemblée, environ 150 autres manifestants étaient réunis à l'appel de la CGT, pour manifester également contre le projet de réforme du statut de La Poste, selon les chiffres de la préfecture de police de Paris. Devant l'Assemblée, côté place de la Concorde, M. Besancenot ainsi que deux autres militants ont réussi à se hisser sur les statues d'où ils ont été rapidement évacués par des sapeurs-pompiers qui les ont reconduits sur le trottoir, à l'extérieur du Palais-Bourbon. "Ils veulent changer le statut de La Poste, nous, on a voulu changer les statues en les habillant en postiers!", s'est exclamé Olivier Besancenot. Vêtus pour certains de leurs uniformes de facteurs, les manifestants ont ensuite jeté par dessus la grille des sacs postaux contenant des procès-verbaux de la consultation populaire (votation citoyenne) organisée fin septembre dans toute la France par les opposants au changement de statut. Environ 2,5 millions de personnes avaient participé à cette consultation sans valeur juridique, selon son organisateur, le "comité national contre la privatisation", composé de 62 syndicats, associations et partis politiques, qui organise dans la soirée une autre manifestation à l'Assemblée. Le changement de statut, synonyme de "privatisation" de La Poste pour les syndicats, sera "synonyme d'aggravation des conditions de travail et de salaire", et "une grande partie de la population" qui "vit dans les quartiers populaires, dans les campagnes", sera pénalisée par un moindre service public, a dénoncé Annick Coupé, de l'Union syndicale solidaires. Les manifestants ont ensuite été encerclés par les CRS puis évacués de force vers une petite place, de l'autre côté de l'assemblée, où se trouvaient encore quelques dizaines de militants CGT. "Ouvrir le capital de La Poste, quel qu'en soit la forme, c'est de la privatisation et ce n'est pas cela qui est demandé par la population", a déclaré Colette Duynslaeger, secrétaire général de la CGT Postes. "On se retrouve à 18 heures" pour la manifestation du comité contre la privatisation, et "remettre les bordereaux de votation (aux députés), on ne nous a pas crus sur parole, qu'il y avait eu 2,5 million de votants, alors on vient en apporter la preuve", a-t-elle ajouté. aml-nth/im/phb