NANTERRE, 3 sept 2011 (AFP) - Le tribunal correctionnel de Nanterre rendra lundi sa décision dans le procès pour séquestration et entrave à la liberté du travail engagé contre Olivier Besancenot et 14 autres postiers après l'occupation de locaux de La Poste à Nanterre en mai 2010. A l'approche du jugement, l'ex-leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) se dit "serein mais sur (ses) gardes", réclamant "une relaxe pure et simple" pour "laver (son) honneur après avoir été traîné devant les tribunaux pour des motifs aussi graves". "Quelle que soit son issue, ce jugement fera forcément date dans les mouvements sociaux et les luttes en général. Nous attendons une décision de justice et de vérité, indépendante du pouvoir politique", a déclaré à l'AFP M. Besancenot. Treize employés de La Poste, majoritairement des cadres travaillant à la gestion des ressources humaines, avaient traduit les postiers devant le tribunal, les accusant de les avoir séquestrés pendant plus de deux heure lors du conflit contre le projet "Facteurs d'avenir". Ce projet national prévoit notamment une restructuration de la distribution du courrier. Après une ouverture de ce procès en fanfare le 20 juin, avec plusieurs personnalités de gauche venues soutenir les prévenus dont Nicolas Hulot, Benoît Hamon et Arlette Laguiller, les débats avaient opposé, durant quatre jours deux blocs persuadés de détenir la vérité. Les magistrats de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre devront "s'extraire du politique et de l'idéologie" pour constater s'il y bien eu "séquestration" et "délit d'entrave à la liberté du travail", selon un avocat. Dans cette affaire, il n'y a pas eu d'enquête de police, mais une multitude de témoignages contradictoires et un constat d'huissier très critiqué par la défense pour son identification "dictée par La Poste" des prévenus, titulaires en grande majorité de mandats syndicaux. Dans sa plaidoirie, l'avocat des parties civiles, Me Bernard Dartevelle avait fustigé un "mouvement syndical qui n'hésite pas à s'affranchir d'un certain nombre de règles". "Les plaignants sont des gens simples qui ne veulent plus jamais revivre cette prise d'otage et ils ne sont sûrement pas les bras armés d'un patron caricatural qui veut punir des représentants syndicaux", avait affirmé M Dartevelle. Le procureur de la République a réclamé la condamnation des prévenus pour "séquestration" avec la circonstance aggravante de bande organisée, sans retenir le délit d'entrave à la liberté du travail. "La séquestration a été utilisée comme moyen de pression" et "aucun mobile aussi légitime soit-il aux yeux des manifestants ne peut justifier une atteinte quelconque à la liberté d'autres individus", avait observé Marie Lambling. Un rassemblement de soutien est prévu vers 12H30 devant le tribunal de Nanterre avant l'annonce du délibéré vers 13H30. pta/nr/bfa