NANTERRE, 18 juin 2011 (AFP) - Seize postiers, dont Olivier Besancenot comparaissent à partir de lundi 20 juin devant le tribunal correctionnel de Nanterre, poursuivis pour "séquestration" et "entrave à la liberté du travail après l'occupation de la direction départementale de La Poste le 10 mai 2010. Treize employés de La Poste, majoritairement des cadres travaillant à la gestion des ressources humaines, les accusent de les avoir séquestrés pendant plus de deux heures lors du conflit contre le projet "Facteurs d'avenir" prévoyant une restructuration de la distribution du courrier. Contacté par l'AFP, le leader du Nouveau Parti Anticapitaliste, Olivier Besancenot, estime que les grévistes n'ont "rien à faire" devant le tribunal réfutant toute velléité de séquestration. "On est vraiment face à un dpiège visant à criminaliser 16 travailleurs dont le seul crime est de ne pas avoir courbé l'échine", a affirmé Olivier Besancenot. "Par cette parodie de séquestration, la direction cherche à faire un exemple en menaçant d'une peine disproportionnée des salariés pour des fait de grève. N'importe quel salarié doit se sentir concerné", a-t-il martelé. Pour dénoncer l'action pénale intentée contre les 16 prévenus, un manifestation est prévue à 13H00 devant les grilles du tribunal de Nanterre. Plusieurs personnalités sont attendues, dont le porte-parole du PS, Benoît Hamon, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, Nicolas Hulot, Arlette Laguiller (Lutte ouvrière), Monseigneur Jacques Gaillot et Annick Coupé (Solidaires). Le 10 mai 2010, une quarantaine de salariés grévistes du groupe postal dont certains étaient en grève depuis le 26 avril, avaient occupé pendant plusieurs heures les locaux de la direction départementale de l'entreprise Nanterre, exigeant de rencontrer le patron départemental, Jean-Claude Sénat. Dans l'attente d'une rencontre, les salariés, dont des représentants de syndicats SUD-PTT 92 ou CGT-PTT 92, en pointe dans le mouvement, s'étaient réunis dans le hall donnant accès aux bureaux de la direction, coinçant alors les cadres dans les escaliers entre deux étages. Dans leur citation directe, les plaignants affirment avoir été "invectivés provoqués, photographiés et filmés", n'ayant droit qu'à "un peu de nourriture et à de l'eau". Ils se disent "particulièrement traumatisés par un tel traitement, envahis dans leur lieu de travail et pris en otage durant deux heures et demie au motif de la volonté des grévistes d'exercer une pression sur la direction à l'occasion d'une négociation". "Ils se sont auto-séquestrés. Ils n'ont pas utilisé leur badge pour prendre une autre sortie. Nous n'avons séquestré personne", rétorque Gaël Quirante représentant départemental du syndicat SUD. "La direction s'était engagée à renoncer à toute poursuite dans l'accord de fin de conflit. Avec cette procédure, elle détourne cet accord en déléguant les poursuites à ses cadres pour rouvrir les hostilités contre des représentants syndicaux", a-t-il ajouté. En raison du grand nombre de prévenus et de témoins (plus d'une quinzaine que les parties comptent faire citer, la dix-septième chambre du tribunal a fixé le procès sur quatre jours, les 20, 21, 22 et 27 juin. Les 16 prévenus encourent une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. pta/pmg/soh/jpa