Oups, boulette, oubli… Seronet a oublié de mentionner la mobilisation du NPA à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida. C’est d’autant plus fautif que le parti était présent à la manifestation à Paris qu’il a publié un communiqué de presse ainsi qu’un excellent dossier sur les enjeux nationaux et internationaux de cette lutte. Alors des excuses pour cet oubli et un rappel nécessaire des revendications du NPA sur ce sujet.
"Cette année, la mobilisation pour la journée mondiale contre le sida revêt plus que jamais une dimension politique pour les malades, les minorités et les précaires. A l’heure du bilan de 5 ans de sarkozysme, ses politiques racistes et antisociales ont contribué à tous les niveaux à la propagation de l’épidémie du Sida, à la dégradation de l’existence des personnes vivant avec la maladie, à la destruction du droit à la santé et de l’accès aux soins pour toutes et tous", indiquait le NPA (Nouveau parti anticapitaliste) dans un communiqué le 30 novembre dernier. Le parti rappelait que : "Les personnes vivant avec le sida sont frappées de plein fouet par les réformes qui ont pour seul but le profit à court terme : loi HPST (Hôpital, Patient, Santé, Territoire), T2A (Tarification à l’Activité), fermetures de services, suppressions de lits, disparitions de postes, etc. Ces réformes provoquent inévitablement une dégradation des conditions de vie des personnes vivant avec le VIH et une disparition de la prise en charge spécifique que nécessitent impérativement le VIH et les hépatites". Ça, c’est pour le constat. En réponse, le NPA "revendique la suppression des forfaits [médecins, hôpital, ndlr] et des franchises médicales, l’accès gratuit à la santé ; la défense et le développement d’un service public de santé. Pour des conditions de vie décente, pas un seul revenu en dessous de 1 500 euros, notamment par la revalorisation de tous les minima sociaux, de la pension d’invalidité et de l’Allocation Adulte Handicapé". C’est exactement ce que réclament depuis longtemps les associations réunies dans des mouvements comme "Ni pauvre, Ni soumis". Le NPA défend aussi "une politique de recherche et d’accès au médicament pour les populations jusqu’ici négligées, la seule solution est une véritable politique de recherche publique, indépendante des lobbys industriels, ainsi que l’abolition des brevets de l’industrie pharmaceutique pour permettre l‘accès et la fabrication de médicaments génériques dans les pays les plus pauvres".
A l’occasion du 1er décembre 2011, le NPA a proposé sur son site un excellent dossier réalisé par Cécile Lhuillier (militante à Act Up-Paris) et Ludovic Haru (de la commission LGBTI du NPA). Ce dossier explique que la lutte contre le sida est une "lutte à tous les niveaux". Il s’agit à la fois d’un "combat international" pour assurer notamment un accès universel aux traitements. "Dans un contexte économique ruiné du seul fait des politiques libérales, les choix politiques sont opérés en faveur des banques et des traders au détriment de millions de malades", écrivent les auteurs. Pour éviter aussi que les pays riches ne fassent pression "sur les pays pauvres pour limiter leur recours aux génériques". Une dérive que les auteurs dénoncent : "Récemment, les accords ACTA (Anti Counterfeiting Trade Agreement) illustrent parfaitement les méthodes et objectifs des tenants du pouvoir : négocier entre pays riches et industriels, hors débat démocratique, des accords commerciaux qui assimilent les médicaments génériques à de la contrefaçon, quitte à priver les malades des pays les plus pauvres de l’accès à des traitements pourtant vitaux".
Les autres niveaux cités concernent la recherche et la prévention, les attaques contre les minorités, etc. La répression, le sacro-saint argument sécuritaire et l’ordre moral, fers de lance de toute politique menée par l’UMP, parfois dans un consensus avec la "gauche", contribuent à la propagation de la pandémie. Des populations entières sont en première ligne de ces attaques : étrangers, sans-papiers, usagers de drogue, trans, putes, prisonniers, homosexuels, femmes et précaires", dénoncent-ils. Le dossier rappelle fort utilement que le combat contre le sida se gagnera en assurant l’égalité des droits et en confortant les droits sociaux.