PARIS, 18 oct 2008 (AFP) - Une requête en annulation du décret autorisant les polices municipales à être dotées de pistolets à impulsions électriques Taser a été déposée samedi devant le Conseil d'Etat par une association de défense des droits de l'Homme, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le Réseau d'alerte et d'intervention pour les droits de l'Homme (RAIDH) demande l'annulation du décret du 22 septembre du ministère de l'Intérieur qui autorise l'utilisation par les policiers municipaux du Taser, déjà en service dans la gendarmerie et la police. "Cette arme, qui adresse une décharge de 50.000 volts, n'a fait l'objet d'aucune étude sanitaire indépendante en France et contrevient aux droits fondamentaux comme le respect de la dignité humaine ou l'interdiction de la torture", a expliqué à la presse le président de RAIDH, Fabrice Ferrier, lors du dépôt de la requête, qui ne devrait pas être examinée avant plusieurs mois. L'association a en outre lancé un appel aux maires "afin qu'ils déclarent leur commune zone sans Taser", a ajouté M. Ferrier.
Amnesty International affirme que plus de 290 personnes sont décédées aux Etats-Unis depuis 2001 après avoir été touchées par ces armes. Mais, selon Taser-France, ces chiffres ne portent pas sur le même type de produit que celui utilisé en France.
Selon une étude publiée en septembre 2007 par la revue des Samu de France, l'innocuité du Taser paraît confirmée "lorsque les précautions d'utilisation sont strictement respectées". Le directeur de Taser France a été mis en examen cette semaine pour avoir commandité l'espionnage d'Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire, lui-même assigné en justice lundi pour avoir affirmé que le Taser avait fait des morts. RAIDH a fait également l'objet de poursuites pour avoir "dénigré" le Taser et la décision du tribunal de grande instance de Paris, initialement prévue lundi, a été reportée au 27 octobre.