Publié le Vendredi 17 juillet 2009 à 18h48.

Deux cycles proposés...

Révolutions françaises, révolutions européennes (1789-1848). 

Mémoires du mouvement ouvrier, les premiers pas (1820-1860).

1) Cycle : Révolutions françaises, révolutions européennes (1789-1848).

Présentation générale :

Révolutions françaises et révolutions européennes, révolutions bourgeoises et révolutions ouvrières : loin de s'opposer, ces différents épisodes sont souvent entremêlés, bien plus qu'il n'y parait.

En France, la République met près d'un siècle à s'installer. Elle semble triompher en 1792 mais dès 1815 c'est le retour de la monarchie. Pas moins de trois autres révolutions se succèdent, en 1830, en 1848, en 1870 avant que la III° République finisse par s'imposer… mais à l'époque personne n'en est vraiment sûr, puisque le régime républicain n'est évoqué qu'au détour d'une phrase dans la constitution de 1875.

La République bourgeoise met donc du temps à s'imposer. Elle est en même temps rapidement contestée. En 1789 et surtout en 1793 apparait un nouvel acteur : le sans-culotte. Ce n'est pas encore l'ouvrier moderne issu de la révolution industrielle. Mais de nouvelles formes de démocratie commencent à émerger, avec de nouvelles revendications pour l'égalité sociale. En 1796 Babeuf et la « conspiration des égaux » semblent annoncer une époque nouvelle. En 1831 c'est la révolte des canuts. En 1848 les ouvriers parisiens revendiquent la « République sociale »…

« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » : la célèbre formule qui clôt le « Manifeste communiste » de Marx publié en 1848 n'est pas qu'un slogan. Dès cette époque, l'histoire des révolutions est aussi une histoire européenne. De la « guerre révolutionnaire » des soldats de l'an II aux guerres napoléoniennes, il y a évidemment quelques différences. Mais dans les fourgons de l'empereur, on trouve malgré tout le code civil qui met une majeure partie de l'Europe à l'heure de la révolution française, en abolissant privilèges et droits féodaux. Comme en France, une chape de plomb semble retomber après le Congrès de Vienne en 1815, mais en 1830 la révolution n'éclate pas seulement à Paris mais aussi à Naples et à Varsovie... En 1848 c'est le « printemps des peuples ». Une nouvelle Europe semble émerger et communier au même rythme, d'abord celui des victoires puis rapidement des défaites, où l'on semble observer des flux et des reflux à l'échelle d'un continent… comme il y en aura d'autres au moment de la révolution russe.

C'est donc une histoire à la fois lointaine mais finalement très familière qui se construit à cette époque. A bien des égards, la période qui va de 1789 à 1848 n'est pas seulement l'aube d'une époque nouvelle avec les débuts de la révolution industrielle. On y trouve aussi la matrice de bien des révolutions politiques du XXème siècle.   

La révolution française et la démocratie.

Serge Aberdam 

Présentation :

Qu'est-ce que les révolutionnaires de 1789 entendaient par « démocratie » ? Comment ont-ils conçu leur régime ? République et démocratie, était-ce bien la même chose ? Y-a-t-il réellement eu plusieurs conceptions de la « démocratie » à cette époque ? De laquelle avons-nous hérité ? Représentation, démocratie représentative, démocratie directe, démocratie sociale, social-démocratie… de quoi parle-t-on exactement, et quand ?  

Lectures :

Albert Soboul, coll. Quadrige, réédition de son « Que sais-je » (ici à la librairie rue Taine) et ses autres (très) nombreux titres dont Les sans-culottes au Seuil, collection Point-histoire.

Manuel universitaire de Biard et Bourdin chez Belin (ici à la librairie).

Dominique Godineau, Citoyennes tricoteuses (réed. récente ; les femmes de Paris).

D. Guérin, La lutte de classe sous la première république (ici à la librairie). Une version abrégée beaucoup plus accessible : Bourgeois et bras-nus, aux éditions les nuits rouges.

Robert Lochead, Les révolution bourgeoises, brochure de l'école de la IV à Amsterdam.

Tamara Kondratieva, Jacobins et Bolcheviks, itinéraires des analogies, Payot 1989 (sur le débat russe).

En bibliothèque : le tout petit bouquin jamais réédité d'Alice Gérard, La RF, Mythes et interprétation.    

Révolution bourgeoise et révolution ouvrière en France (1830-1848).

Jean-François Cabral 

Présentation :

En 1830, une nouvelle révolution éclate en France. Ce sont les « Trois glorieuses » qui chassent du pouvoir Charles X, le plus jeune frère de Louis XVI, pour y installer Louis-Philippe et non la République espérée par le peuple parisien qui vient de prendre les armes. Pourtant la France de l'époque est loin d'être immobile. C'est le début de la révolution industrielle, les premiers chemins de fer, et le triomphe des grands financiers soutenus par la monarchie. Le prolétariat n'est pas absent. En 1831 la révolte des Canuts semble même annoncer une nouvelle ère. Journaux, coopératives, sociétés de secours mutuel… le monde ouvrier s'organise. Des sociétés secrètes républicaines finissent même par se convertir au socialisme, notamment autour de Blanqui. En 1848 éclate une nouvelle révolution. Le roi est renversé, un gouvernement provisoire se met en place en février. Il est républicain, mais désormais une nouvelle question surgit : la République au service de qui ? Entre le drapeau tricolore et le drapeau rouge, ce sont deux conceptions qui s'affrontent mais surtout la lutte de classe qui s'approfondit. Ecrasés par la misère, trompés par le gouvernement provisoire, les ouvriers se révoltent en juin. 

Lectures :

Edouard Dolléans, Histoire du mouvement ouvrier (tome 1 : 1830-1871). Armand Colin. Un « classique » à la fois bien documenté, facile à lire, vivant, mais difficile à trouver car épuisé.

Maurice Agulhon, Les quarante-huitards. Julliard, collection archives. Une introduction très courte et beaucoup de documents présentés de façon accessible.

Karl Marx, Les luttes de classes en France (1848-1850). Multiples éditions, accessible sur internet : www.marxists.org

Auguste Blanqui. Le toast de Londres (1851). Notamment dans A. Blanqui. Ecrits sur la Révolution (Ed. Galilée. 1977). Accessible sur internet : www.marxists.org   

Révolutions européennes (1848).

Jean-Pierre Debourdeau 

Présentation :

Retour sur les guerres napoléoniennes, la Sainte Alliance et le congrès de Vienne, les révolutions de 1830 avant de nous intéresser au cœur du sujet : le « Printemps des peuples » de 1848-49. Une vague révolutionnaire continentale où les questions nationales, démocratiques et les questions sociales sont combinées. Quelles forces motrices et quelles forces dirigeantes ? Les débats avant (analyse de la situation, prospective et programme), pendant, et après (bilans) chez les révolutionnaires. 

Lectures:

Friedrich Engels, Révolution et contre-révolution en Allemagne. Tome 1 des Œuvres choisies de Marx-Engels en 3 volumes aux Ed. du Progrès (Moscou. 1965). Accessible sur internet : www.marxists.org

Karl Marx & Friedrich Engels. Adresse du Comité central à la Ligue des Communistes d'Allemagne (1850). Idem.

Auguste Blanqui. Le toast de Londres (1851). Notamment dans A. Blanqui. Ecrits sur la Révolution (Ed. Galilée. 1977). Accessible sur internet : www.marxists.org   

 2) Cycle : Mémoires du mouvement ouvrier, les premiers pas (1820-1860). 

C'est un cycle un peu particulier car il devrait se poursuivre durant plusieurs universités d'été. Chaque cycle aura une cohérence chronologique et/ou thématique, centré autour de quelques « figures » du mouvement ouvrier pour essayer de faire connaître de façon vivante une histoire que nous cherchons à élargir bien au-delà de la seule tradition marxiste.

Cette année nous parlerons des premières expériences du mouvement ouvrier, avec ses débats autour du « socialisme utopique » et la mise en place de micro-sociétés qui se voulaient exemplaires, l'invention de nouvelles formes d'organisation souvent très diversifiées, la place des femmes dans le mouvement ouvrier, la revendication du suffrage universel et la lutte de classe… Autant de questions qui conservent ou retrouvent une certaine actualité aujourd'hui. 

L'utopie : Owen, Fourrier.

Jean-Pierre Hue et Dominique Pierre 

A l'échelle d'une usine et d'un phalanstère, deux expériences de ce que Marx a appelé le « socialisme utopique ». 

Premières expériences d'organisation de la classe ouvrière : Flora Tristan, Proudhon.

Josette Trat et Patrick Le Moal 

Journaux, mutuelles, syndicats, coopératives… Comment organiser les exploités ? Et quelle place donner aux femmes dans le mouvement ouvrier ? 

Suffrage universel et lutte de classe : le mouvement chartiste en Angleterre, les sociétés secrètes en France et la figure de Blanqui.

Patrick Le Moal 

Autour de la revendication du suffrage universel et de l'égalité, la confrontation entre deux expériences fondatrices du mouvement ouvrier.