Depuis plusieurs jours, le sentiment de s’enfoncer, d’aller de pire en pire, s’installe : une « deuxième vague » virulente de la pandémie se développe ; l’extension du couvre-feu à de nouveaux départements et le vote du prolongement de « l’état d’urgence sanitaire » montre un pouvoir qui n’a que l’autoritarisme comme politique de santé publique ; une large campagne islamophobe menée par les politiques et largement relayée par les médias fait suite à l’horrible assassinat de Samuel Paty. Plus que jamais, il faut résister.
Face au Covid-19, un pouvoir incapable mais autoritaire
Il n’aura fallu que trois petits jours pour faire mentir Véran, le ministre de la Santé. Alors qu’il prédisait jeudi dernier la possibilité d’atteindre les 50 000 infections au Covid-19 dans deux semaines si rien n’était fait, le chiffre était atteint trois jours plus tard ! Un bel aveu d’impuissance face à cette nouvelle vague pourtant prévue de longue date. Dans beaucoup d’hôpitaux, il n’y a déjà plus de lits de réanimation, les services dédiés à la gestion de la pandémie sont saturés, et les personnels fatigués. Qu’a fait ce gouvernement ces derniers mois pour préparer les établissements de santé à cette nouvelle réplique, si ce n’est distribuer des dizaines de milliards aux seules entreprises ?
Ce que Macron, Castex, Véran et cie ont à nous proposer, ce n’est pas une politique cohérente s’appuyant sur des protocoles sanitaires stricts sur les lieux de vie, d’études et de travail, des moyens pour les hôpitaux et des protections gratuites (masques en particulier) pour l’ensemble de la population… mais la seule perspective de nouvelles formes de confinements pour ces prochaines semaines et le prolongement de l’état d’urgence sanitaire pour ces quatre prochains mois. Après l’extension du couvre-feu, ce régime d’exception, marqué par une limitation des libertés et voté samedi dernier à l’Assemblée nationale, ne peut pas plus tenir lieu de réponse sanitaire. Mais que l’on se rassure, la « vie économique », c’est-à-dire la bonne marche de la machine à profits capitaliste, devrait de toute façon continuer…
Combattre la vague raciste et islamophobe
Dans le même temps, depuis l’horreur de Conflans-Saint-Honorine, pas un jour sans de nouvelles violences, symboliques ou concrètes, contre les musulmanEs : dégradation de mosquées, agression armée contre des femmes voilées près de la Tour Eiffel, appels au meurtre contre des militantEs de diverses organisations musulmanes – ou supposées telles, etc. Et à un niveau moindre, diverses organisations, personnalités et militantEs de gauche ont également été ciblés : tag « collabos » sur le siège du PCF, violentes campagnes contre les députéEs de La France insoumise, accusations odieuses proférées contre des journalistes, menaces de mort contre des militantEs politiques et syndicaux, etc.
Le gouvernement porte une lourde part de responsabilité dans ce déchaînement de violence et de haine racistes. D’un Gérald Darmanin jetant en pâture des millions de musulmanEs en établissant une continuité entre « rayons halal » et « séparatisme » à un Jean-Michel Blanquer s’en prenant aux « islamo-gauchistes » qui auraient « gangréné » les universités, les vannes sont grandes ouvertes et pavent la voie à l’extrême droite la plus rance. Et les autorités de s’en prendre au CCIF dont le rôle est précisément de venir en aide aux victimes de l’islamophobie…
Alors que soufflent ces vents mauvais, dans une situation rendue compliquée par le rebond de la crise sanitaire, l’heure reste à la construction d’une riposte unie. Plus que jamais, notre camp social et ses organisations doivent se mobiliser pour défendre notre droit à vivre en bonne santé, nos libertés, et combattre le racisme, en particulier l’islamophobie. Ceux d’en haut font feu de tout bois, à nous de faire front.
Le mardi 27 octobre 2020