PARIS, 10 mars 2012 (AFP) - Une dizaine de militants de gauche, dont trois membres du NPA, interpellés jeudi à Paris pour avoir collé des affiches contre un colloque d'extrême droite, ont été déférés samedi soir au parquet de Paris, a annoncé à l'AFP leur avocate dénonçant "une répression purement politique". Aucune confirmation n'a été obtenue auprès du parquet. "Il n'y a strictement aucune raison juridique à ce déferrement. Il s'agit d'un simple collage d'affiches. Leur interpellation (jeudi soir) n'avait pas été mouvementée, il n'y avait pas eu outrage ni rébellion, rien", a assuré Me Irène Terrel. "Pour une simple accusation de +dégradation+, 48 heures de garde à vue et un déferrement à la veille d'un jour férié, c'est au-delà de la démesure! Il s'agit d'une répression purement politique, d'autant plus que ce sont tous des gens domiciliés, insérés, sans casier judiciaire", a-t-elle déclaré. Ces militants avaient été arrêtés jeudi soir devant l'espace Charenton (Paris XIIe) où des affiches avaient été collées pour dénoncer la tenue, samedi, d'un colloque intitulé "La France en danger", organisé avec le soutien du Bloc identitaire, un groupuscule d'extrême droite. Un collectif d'associations et de partis de gauche et d'extrême gauche avait protesté, samedi matin, au cours d'un rassemblement à Paris, contre l'organisation de ce colloque - les "assises nationales" de la "nationalité, citoyenneté et identité". Pour la Ligue des droits de l'homme, "ses organisateurs et intervenants" ne faisaient qu'alimenter "le discours xénophobe", sous couvert de s'opposer au droit de vote des étrangers. Selon Alain Pojolat, membre de l'exécutif du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), les affiches collées jeudi portaient notamment le slogan: "Pas de fascistes dans nos quartiers, pas de quartier pour les fascistes". M. Pojolat s'est dit "scandalisé" par le déferrement des militants. "C'est l'une des plus fortes répressions contre l'action militante pour des collages ou des bombages", a-t-il dit. De sources policières, on indiquait toutefois que l'affaire dépasserait le cadre du simple collage d'affiches, mais sans plus de précisions. Dans un communiqué, le NPA avait exigé la "libération des colleurs d'affiches antifascistes". "Il s'agit incontestablement d'une intimidation politique. A l'instar de la criminalisation du mouvement syndical quis'accroît, nous condamnons cette nouvelle forme d'atteinte aux libertés", a déclaré le parti. lbx-rb/nr/ct