Le NPA a reçu avec effroi, vendredi 16 octobre, la nouvelle de l'assassinat par décapitation de Samuel Paty, enseignant d’un collège à Conflans-Sainte-Honorine. Toutes nos pensées se sont immédiatement tournées vers sa famille, ses amiEs, ses élèves et ses collègues, et plus largement vers l'ensemble des personnels de l'éducation, évidemment ébranlés par ce crime atroce.
Un assassinat insupportable
Samuel Paty a été tué en raison de son métier et de ses choix. Ce crime horrible est un indice supplémentaire d’une société qui se désagrège. Ce monde toujours plus violent ,fait de guerres, d’oppressions, d’inégalités, de misère, constitue un terreau toujours plus favorable aux idées les plus réactionnaires et mortifères, à l’instar de l’idéologie jihadiste, porteuse d’un projet de société auquel nous sommes tout aussi opposés que nous le sommes à celui des extrêmes droites occidentales.
Le NPA condamne évidemment cet acte ignoble et insiste sur le fait que, quelles que soient les conclusions de l'enquête, rien ne peut justifier un tel assassinat. C’est pourquoi nous nous sommes joints, et continuerons de nous joindre, aux initiatives permettant d’exprimer deuil, colère et solidarités suite à ce drame, tout en refusant toute logique d’union nationale avec les faux-amis des enseignantEs et les tenants d’une fuite en avant répressive et d’une stigmatisation accrue des musulmanEs...
L’offensive islamophobe du pouvoir
Un discours de haine et de division s’est immédiatement imposé dans l’espace public, propulsé aussi bien par la droite extrême et l’extrême droite que par le gouvernement Macron-Castex. Ce dernier prétend ne pas vouloir faire d’amalgames... mais assimile l’acte d’un fanatique avec des organisations religieuses, voire avec toute une religion, ou avec des associations comme le CCIF, dont l’activité consiste à défendre juridiquement les musulmanEs contre les discriminations qu’ils et elles subissent...
Surenchère autoritaire et répressive, couvre-feux, violences policières et racistes, interdiction des manifestations… Ce n’est pas un hasard si de telles attaques se multiplient dans cette période d’une crise économique, sociale, écologique et sanitaire sans précédent. Alors que le chômage et la précarité se développent partout, ceux qui nous gouvernent cherchent à imposer l’idée d’une menace venue de l’intérieur, à se dédouaner de leurs propres responsabilités et à nous affaiblir. Le racisme, en particulier l’islamophobie, est un outil pour obliger une partie de la population à rester docile face à leurs politiques.
Contre leur union nationale, pour une autre société
Notre réponse à une société de plus en plus violente et injuste, où la misère sociale se développe, se trouve dans la reconstruction de solidarités de notre camp social, des classes populaires, contre ceux d’en haut. C’est ce qu’a fait la Marche nationale des solidarités, avec la mobilisation en défense des sans-papiers, une réponse pour construire une émancipation collective. Les mobilisations à construire contre le racisme, contre les licenciements, pour le partage du temps de travail sans perte de salaire ou contre les mesures liberticides comme le couvre-feu, sont d’une urgence absolue.
Alors que le capitalisme nous emmène dans le mur, nous en appelons à toutes les organisations de gauche, du mouvement social, à refuser l’union nationale avec ceux qui nous gouvernent pour mettre de toute urgence sur le devant de la scène nos revendications sociales, pour l’égalité dans une société où chacunE pourra vivre librement et dignement.
Le mardi 20 octobre 2020