Suite à une interview de Fabien Roussel il y a quelques jours, l’équipe de campagne de Philippe Poutou a décidé de s’adresser au PCF, à ses éluEs et à son candidat à l’élection présidentielle, concernant la question démocratique des 500 parrainages.
Nous reproduisons ci-dessous ce courrier qui a été envoyé mercredi 12 janvier.
CherEs camarades,
Dans une interview sur France 3, dimanche 9 janvier, Fabien Roussel a déclaré ne pas souhaiter que des éluEs du PCF parrainent « d’autres candidats [à la présidentielle] parce que ce serait aller soutenir un adversaire ». C’est pour nous l’occasion de vous écrire.
En effet, nous considérons que les organisations et les candidatEs du mouvement ouvrier ne sont pas des adversaires. Reprenant la formule du Manifeste du Parti communiste, nous considérons en effet que « les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers », et vous connaissez la suite du texte. Nous estimons ainsi que nous avons des orientations politiques différentes et des stratégies divergentes, mais nos adversaires sont les partis d’extrême droite et de droite, ces partis de la classe dominante dont Macron est un des représentants.
C’est pour cette raison que nous sommes favorables à ce que les organisations du mouvement ouvrier, les partis, mais aussi les syndicats et les associations, se rencontrent pour discuter de comment combattre le gouvernement et l’extrême droite, comment soutenir ensemble les luttes sociales, en particulier dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, et que nous faisons régulièrement des propositions en ce sens.
De plus, dans cette élection, vous avez souhaité présenter un candidat du Parti communiste, contrairement aux élections précédentes, pour faire valoir votre spécificité, les idées qui sont les vôtres, indépendamment des autres organisations de gauche. Nous estimons que, par ce geste, vous exprimez le fait que l’unité électorale de la gauche n’est pas une solution mécanique à la situation politique et sociale actuelle, et que le débat d’idées à gauche est indispensable pour faire face à la crise du capitalisme et à la crise du mouvement ouvrier. D’autant plus dans le cadre d’une élection que notre tradition commune a dénoncée comme particulièrement antidémocratique, à l’image des institutions de la Ve République.
Notre démarche est similaire : nous considérons que les débats au sein du mouvement ouvrier sont nécessaires pour reconstruire une gauche de combat, capable de reconstruire le rapport de forces et de renverser le capitalisme. Et à ce titre, vous le savez, nous avons bien des désaccords avec la campagne de Fabien Roussel, en particulier sur son positionnement vis-à-vis de la police, sur la nation ou plus globalement sur la stratégie pour changer le monde.
À cet égard, il nous semblerait logique, d’un point de vue démocratique et dans l’intérêt de notre camp social, et ce au contraire de ce que la formule malheureuse employée dans cette interview peut laisser penser, que les éluEs du PCF dont le parrainage n’est pas indispensable à la présentation de leur candidat apportent leur caution administrative à d’autres candidatures de gauche. Nous espérons que vous donnerez à l’avenir des indications aux éluEs allant dans ce sens d’ouverture et de dialogue démocratique.
Nous sommes disponibles pour en discuter avec vous, ainsi que des initiatives que nous pourrions prendre ensemble contre ce gouvernement et contre l’extrême droite.
Veuillez recevoir, camarades, nos salutations communistes.
L’équipe de campagne de Philippe Poutou