Qu’importe les chiffres annoncés par le ministère de l’Intérieur (du même ordre que les deux derniers samedis mais de toute façon sujets à caution), le onzième samedi de mobilisation des Gilets jaunes a confirmé la profondeur d’une colère sociale que rien ne semble atteindre. Si on en doutait, hier a été la plus belle démonstration que l’opération « Grand débat » lancée par le pouvoir est un grand coup d’épée dans l’eau, que confirme aujourd’hui la pitoyable tentative de manifestation de soutien à Macron bien mal baptisée « Foulards rouges ». Politiques et médias aux ordres ont beau s’agiter, et mettre en scène un président à nouveau en campagne dialoguant avec les maires et la population, cause toujours ! La rue continue à s’exprimer, avec dans tout le pays des manifestations souvent massives, comme hier à Toulouse, Marseille ou Bordeaux...
Dès lors, la carte « politique » ne marchant pas, Macron et Castaner en abattent une deuxième - bien connue - celle de la répression. Ainsi, dans de nombreuses villes (Bordeaux, Toulouse, Dijon, Montpellier, Avignon, Nantes ou Évreux), les prétendues « forces de l’ordre » ont été à la manœuvre, usant et abusant de leur pouvoir et de leurs armes : flash-balls, LBD, grenades de désencerclement, etc. En point d’orgue, l’agression scandaleuse à Paris contre Jérôme Rodrigues, un des animateurs du mouvement, blessé à l’œil de façon très certainement délibérée par un projectile de la police !
Panique à l’Élysée, une enquête est demandée à l’IGPN… Peine perdue : depuis le début, les violences policières sont régulièrement documentées, une centaine de Gilets jaunes ont été gravement blessés depuis le début du mouvement, 17 ont déjà perdu un œil à cause de tirs de lanceur de balle de défense, et 4 ont eu la main arrachée. Castaner en est le responsable direct, il doit partir. Il faut aussi désarmer la police.
Alors que la convergence autour de la grève du mardi 5 février et de ses suites est en train de se construire entre le mouvement des Gilets jaunes et les organisations du mouvement social, du mouvement ouvrier, ce pouvoir affaibli pratique une fuite en avant dangereuse. Il devient urgent de le mettre hors d’état de nuire !
Montreuil le dimanche 27 janvier