Ali Nimr a été condamné en première instance par la cour pénale de Djedda pour "appartenance à une cellule terroriste, incitation à la sédition, participation à des émeutes, port d'armes, ciblage d'agents de la sécurité et des installations gouvernementales, participation à des manifestations et des marches hostiles aux autorités".
La sentence a été confirmée par les juges du Tribunal spécial et de la Cour suprême, dans l'opacité la plus totale. Ses "aveux", extorqués sous la torture, auraient dû être invalidés puisque l'Arabie Saoudite fait partie de la Convention contre la Torture.
Sa condamnation a entraîné de nouvelles manifestations à Qatif et à Awamiya, qui ont repris en septembre 2015 avec l'annonce que l'exécution était imminente, dépendant maintenant de la ratification royale.
Il ne s'agit pas d'un cas isolé. Des neuf militants condamnés à mort en 2014, deux, Ridha Al Rubh et Ali Abdallah Alatal, ont vu leur peine commuée en 25 ans d'emprisonnement assortie d'une interdiction de voyage de 25 ans, mais le parquet peut encore faire appel.
Deux autres, Daoud Hossine Al Marhoun et Ali Al Nimr étaient mineurs au moment de leur arrestation. Leur condamnation est une violation de la Convention relative aux droits de l'enfant qu’a ratifier l'Arabie Saoudite. Depuis des mois, des associations internationales se mobilisent pour les sauver.
Un tel acharnement s'inscrit dans la volonté du pouvoir saoudien d'éradiquer le mouvement révolutionnaire né en 2011 et qui réclamait la chute du régime. Ce dernier a riposté par des exécutions extra judiciaires, des arrestations, la torture, des peines d'emprisonnement à perpétuité, des châtiments corporels, des interdictions de voyager. Les activistes ont riposté, en réclamant le renversement de la famille Al Saoud et affichant leur solidarité avec la révolution bahreïnie.
En 2014, les blindés ont investi la ville d'Awamiya et les autorités ont instauré une politique de la terreur tandis que les tribunaux prononçaient une série de condamnations à mort, cette fois-ci pour des délits d'opinion (il y a déjà eu 90 condamnations à mort dans les six premiers mois de l'année 2015) et les gouvernants ont procédé à des changements de personnel politique, révélant leur incapacité à répondre aux revendications.
Le NPA fait siennes les revendications des manifestants, exige la libération immédiate de Daoud Houssine Al Marhoun et Ali Al Nimr ainsi que celle de tous les révolutionnaires arrêtés dans la foulée du mouvement de contestation.
Il rappelle son opposition à la peine de mort et dénonce les liens criminels des autorités françaises avec la monarchie saoudienne. Toutes deux ont sacrifié la jeunesse d'Arabie Saoudite sur l'autel de leurs intérêts juteux.
Le NPA dénonce également le mécanisme des Nations Unies qui vient de permettre à l'Arabie Saoudite de diriger au Conseil des droits de l'Homme le groupe qui choisit les rapporteurs spéciaux, c’est à dire les enquêteurs sur les violations des droits humains dans le monde !
Montreuil, le 25 septembre 2015