Les révélations du rapport d'enquête sur la mort de Rémi Fraisse ont démontré que le crime d'Etat s'est doublé d'une tentative de dissimulation du côté des autorités. Mais le gouvernement ne s'est pas arrêté là. Depuis un mois, il a fait le choix de la répression tous azimuts, remettant à de multiples reprises en question un droit aussi élémentaire que celui de manifester, militarisant l'espace public dans des villes comme Toulouse, Nantes ou Saint-Denis, faisant des exemples avec les manifestants arrêtés, jusqu'à de la prison ferme. Le 12 novembre, la présidence de l'Université de Rennes 2 prenait la décision de fermer tout un site pour... empêcher la tenue d'une assemblée générale. Aujourd'hui, c'est celle de l'université Toulouse Jean-Jaurès (ex Mirail) qui cherche à interdire la journée de mobilisation appelée par 1500 étudiant-e-s réunis en AG jeudi dernier, à grand renfort de vigiles privés, de chiens, de RGs.
Cette fuite en avant répressive et liberticide constitue avant tout une démonstration de la perte de légitimité qui est celle de ce gouvernement. A Sivens, pour un barrage destructeur qui ne profitera qu'à une poignée d'agriculteurs, il a voulu démontrer qu'il pouvait tenir bon malgré la mobilisation, malgré même un rapport d'expert accablant contre le projet. C'est ce qui a conduit à l'assassinat de Rémi Fraisse après des mois de violences policières, c'est ce qui conduit aux démonstrations de forces et à la montée de tension répressive savamment et médiatiquement orchestrée de ces dernières semaines, et c'est ce qui conduira aux futures « bavures » en marges de manifestations. C'est la même logique qui s'exprimait cet été quand les manifestations de soutien au peuple palestinien étaient interdites.
Dans ce contexte, il est nécessaire que l'ensemble des forces de gauche, ouvrière et démocratiques, fassent front contre les différents cas de répression, et soutiennent la mobilisation en cours, notamment à Toulouse, pour la défense des ces libertés fondamentales que sont celles de s'exprimer et de manifester.
Le jeudi 4 décembre se tiendra le premier procès des inculpé-e-s de Toulouse, parmi lesquels se trouve notre camarade Gaétan, étudiant du Mirail. Avec de nombreuses autres organisations, avec l'AG des étudiant-e-s toulousain-e-s, nous exigeons l'arrêt immédiat des poursuites contre ces jeunes, ainsi que l'amnistie de celles et ceux qui ont déjà été condamné-e-s. Un grand meeting suivi d'un concert de soutien aura lieu à l'université du Mirail le mercredi 3, ainsi qu'un rassemblement de solidarité à la Fontaine Saint-Michel à Paris, à 18h. Nous y serons et invitons à nous y rejoindre largement.
Montreuil, le 25/11/2014