Le NPA affirme sa solidarité avec le peuple péruvien qui s’est mobilisé spontanément à Lima, Arequipa, Ayacucho et d’autres villes du pays, ainsi qu’à l’étranger, contre la grâce présidentielle accordée à Alberto Fujimori par le président en exercice, Pedro Pablo Kuczynski.
Reconnu coupable de violation des droits humains et de crimes contre l’humanité (torture, assassinats et disparitions de militants de gauche, stérilisation forcée de plusieurs milliers de femmes indigènes), l’ancien président Alberto Fujimori a été condamné en 2009 à 25 ans de détention.
Son amnistie est le fruit d’une négociation entre Kuczynki et le parti de Fujimori. Sachant qu’il risquait d’être destitué par le parlement pour corruption dans l’affaire des pots de vin offerts par le groupe brésilien Odebrecht, Kuczynski a négocié la libération de l’ancien président contre l’abstention des parlementaires de son parti, ce qui lui a permis de rester en poste.
Mais le 24 décembre au soir, juste après l’annonce en catimini de la grâce présidentielle, la population est massivement descendue dans la rue. Le jour de Noël, des manifestations appelées par différents syndicats ont traversé le pays. La Fédération des travailleurs de Cusco a organisé ce jour-là une assemblée qui a décrété le lancement d’un plan de lutte jusqu’à ce que Fujimori retourne en prison, dont les premiers pas seront une grève régionale puis une grève nationale en coordination avec la Confédération général des travailleurs du Pérou. Une sérieuse crise politique s’est ouverte dans la majorité de gouvernement.
Les crimes contre l’humanité commis par Fujimori n’ont pas été des « erreurs » ou des « excès », mais des actes réfléchis visant à faciliter l’application d’un plan capitaliste néolibéral qui rencontrait une forte opposition de la part de la population. Comme cela a été démontré en Argentine dans les années 2000, la résistance ouvrière et populaire est la seule voie afin d’obtenir l’annulation de cette amnistie répugnante.
C’est pourquoi le NPA participe et invite à participer à toutes initiatives dénonçant cette situation, au Pérou comme ici en France, en lien avec la communauté péruvienne résidente.