Seize ans après l’explosion meurtrière de l’usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001, qui avait fait 31 mortEs et des milliers de blesséEs, l’entreprise Grande-Paroisse, filiale à 100% du groupe Total, est reconnue coupable. La cour d’appel de Paris condamne le directeur à 15 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende. L’entreprise est condamnée à l’amende maximale de 225 000 euros. Surtout, l’entreprise et son directeur sont reconnus coupables de « négligences » et de « fautes caractérisées », qui ont rendu la catastrophe possible.
Après des années de mensonges, de désinformation, de pression, de guérilla juridique... orchestrés par le groupe Total, ces condamnations sont une victoire qui donne raison aux parties civiles, riverainEs ou salariéEs, aux associations, à la CGT... qui n’ont pas cessé de dénoncer la responsabilité patronale et en particulier le recours à la sous-traitance.
Fidèles à eux-mêmes, les patrons assassins annoncent qu’ils se pourvoient en cassation.
Le CHSCT et les syndicalistes avaient, à de multiples reprises, alerté la DRIRE (devenue la DREAL, administration chargée de la surveillance des entreprises classées pour les risques industriels) sur les manquements graves à la sécurité, sans succès.
« Nos vies valent plus que leurs profits » : le mot d’ordre né en 2001 est plus que jamais d’actualité, alors que les droits, la santé et la sécurité des salariéEs et des populations sont menacés par la mise à mort des CHSCT organisée par la loi travail.
Montreuil, le 31 octobre 2017