Depuis l’arrivée de Jair Bolsonaro et de l’extrême-droite au pouvoir, le Brésil s’enfonce chaque jour un peu plus dans la tragédie. Alors que le ministre de l’Économie Paulo Guedes n’a eu de cesse de mettre en place un programme ultralibéral, applaudi par les classes dominantes, Bolsonaro et la clique de militaires et d’évangélistes réactionnaires qui l’entourent ont réaffirmé leur orientation politique fascisante et leur objectif de réprimer à tout va les luttes syndicales, afro-brésiliennes, féministes, indigènes ou LGTBI+. Le Bolsonarisme incarne ainsi une mise au pas violente de toute la société brésilienne et particulièrement des travailleurs et des classes populaires.
L’arrivée de la pandémie n’a fait qu’exacerber de manière dramatique cette crise générale, tout en démontrant l’incurie et la gestion criminelle du gouvernement en place. Le pays compte déjà officiellement plus de 25 000 morts mais des experts parlent de 10 fois plus et le Brésil est maintenant l’épicentre mondial de la pandémie, alors que Bolsonaro continue à se gausser de ce qu’il nomme une « petite grippe », tout en répondant aux appels du patronat à ne pas « paralyser l’économie », et en encourageant la déforestation massive et l’éviction des peuples indigènes.
Face à ce scénario catastrophe, ce sont avant tout celles et ceux d’en bas qui sont en train de payer le prix fort de cette crise généralisée. La démission de deux ministres de la Santé en quelques semaines, la sortie du ministre de la Justice, Sérgio Moro, les tensions au sein de la droite et des généraux ou encore entre l’exécutif et plusieurs gouverneurs, démontrent néanmoins une grande instabilité et les failles existantes au sein de la bourgeoisie. Et si le mouvement des travailleurEs, des jeunes, des sans-terre et sans-toit, des peuples indigènes, durement attaqués dans leurs conditions de vie, se retrouve dans des conditions difficiles pour pouvoir intervenir, les résistances se développent pourtant, ainsi que les coordinations unitaires et les fronts politiques pour rejeter cette politique de la mort qui règne désormais à la tête de l’un des États les plus inégalitaires de la planète.
Les appels à virer Bolsonaro (Fora Bolsonaro !) et toute sa clique, mais plus fondamentalement à défaire son monde et la caste dont il est issu, se multiplient. Le NPA exprime toute sa solidarité internationaliste avec celles et ceux qui luttent résolument dans cette perspective : il y a urgence !
Montreuil, le 29 mai 2020