Avant même que l’avion ramenant Cesare Battisti en Italie n’atterrisse, Bolsonaro se fendait d’un tweet triomphant annonçant à son compère Salvini l’arrivée du « petit cadeau ». 37 années après son évasion de la prison de Frosinone, Cesare Battisti, condamné par contumace à la prison à vie sur la foi « d’aveux » de repentis, risque de passer le reste de sa vie en prison.
Alors qu’il clame son innocence pour les faits qui lui sont reprochés, tout en restant fidèle à ses engagements passés, Cesare, selon la loi italienne, n’aura pas droit à un nouveau procès. Cette vengeance d’État n’a été rendue possible que par la législation d’exception adoptée par l’Italie pour en finir avec la lutte armée, qui assurait l’impunité ou des remises de peine substantielles à celles et ceux qui abjuraient leur engagement et dénonçaient leurs camarades de combat.
Contraint de fuir la France, où il avait résidé 17 ans, suite à la décision de Chirac de remettre en cause la « doctrine Mitterrand », Cesare avait poursuivi son exil au Brésil de Lula, où il pensait pouvoir s’installer et vivre sans la menace permanente d’une extradition. C’était sans compter sur la ténacité de l’État italien dans sa volonté de traquer à vie les militantEs de la gauche révolutionnaire qui l’avait fait trembler dans les années 1970-1980.
À l’issue de quelles sordides tractations le président bolivien Evo Morales a t-il répondu aussi promptement à la demande d’extradition ? Comment cette infamie a t-elle été rendue possible alors que la demande d’asile politique en Bolivie par Cesare Battisti n’a même pas été examinée ?
Dans un inquiétant courrier à Macron rendu public dimanche, le fasciste Salvini relance la machine à extrader en ciblant, sans encore les nommer, « d’autres noms » de réfugiéEs italienEs résidant en France depuis des décennies. Il faut prendre ces menaces très au sérieux !
Le NPA dénonce l’extradition de Cesare Battisti, condamné en vertu de lois d’exception, et qui doit être immédiatement libéré. Nous nous tenons prêts, en outre, à réagir face à toute menace d’extradition de réfugiéEs italienEs résidant en France.
Montreuil, le 15 janvier 2019.