Le collectif « Fermons les locaux fascistes » dénonce l’attitude de la préfecture de ces derniers jours. Tout a été fait pour empêcher la dénonciation publique de l’agression de la librairie Plume Noire du 20 mars par une cinquantaine de fascistes, et de l’impunité avec laquelle agissent les groupes d’extrême-droite sur Lyon. La manifestation de ce samedi avait été déposée il y a 2 semaines. La préfecture a attendu le 31 mars pour recevoir les déposants et leur imposer un trajet alternatif qu’ils ont accepté. Malgré cela, la préfecture a refusé d’accorder un récépissé pour ce parcours et attendu 2 jours avant la manifestation pour l’interdire sur la base du trajet initial, en prétendant ensuite que cette interdiction concernait l’ensemble des parcours, afin d’entretenir la confusion. Ce délai extrêmement court visait manifestement à empêcher tout recours.
Malgré cela, un référé liberté a été dépose hier. Le jugement rendu en fin de matinée a établi, à l’encontre du discours préfectoral, que cette interdiction ne concernait pas le parcours alternatif accepté le 31 mars pour lequel la préfecture refusait de délivrer un récépissé.
Cette décision rendue 1 heure avant la manifestation rendait impossible sa tenue. Le collectif a donc choisi d’organiser une conférence de presse devant l’Opéra. Un gros dispositif policier avec menaces de verbalisation ou de gazage avait comme seul but de ne pas nous laisser dénoncer publiquement les violences d’extrême-droite.
Tous ces faits révèlent un choix politique clair de vouloir cacher les violences menées par des groupes d’extrême-droite sur l’agglomération lyonnaise. Le collectif dénonce l’énergie mise par la préfecture pour interdire une manifestation déclarée, alors même que la préfecture laisse libre cours aux violences exercées par des organisations fascistes pourtant dissoutes : en effet, outre l’attaque de la Plume Noire, en plein jour, la maison de la Mésopotamie, association culturelle kurde de Lyon, a été la cible ce 3 avril d’une attaque par 25 fascistes turcs armés faisant plusieurs blessés, au moment même où les forces de police était plus occupées à chercher à empêcher la tenue de notre conférence de presse. Nous condamnons avec force cette complaisance coupable envers toutes les formes de violence d’extrême-droite. Nous ne laisserons pas faire : nous appellerons très prochainement à une nouvelle date de mobilisation.
Premiers signataires : UCL, CGT 69, CNT 69, Solidaires 69, Planning Familial 69, PCF 69, NPA, PG, Ensemble !, Ras L’Front...