Le 15 novembre dernier se tenait le procès en appel de quatre militants du mouvement social guyanais condamnés en première instance à des peines de prison ferme allant de 12 à 18 mois avec mandat de dépôt. Il leur est reproché, durant la grève générale de juillet 2020, d'avoir allumé un feu de palettes devant la préfecture qui aurait provoqué un début d'incendie — rapidement maîtrisé — de la façade du bâtiment colonial classé.
Lors du jugement de première instance, la préfecture a fourni un devis des travaux sur-estimé de 135 000 euros, laissant croire à un véritable incendie du bâtiment préfectoral, ce qui a conduit à la sévérité des peines prononcées.
Durant le jugement en appel, sur la demande expresse des avocats, la préfecture a fourni une note de service estimant les travaux de réparation à 50 000 euros en lieu et place de factures détaillées. Pourtant, selon des informations officieuses, le coût des travaux s'est élevé à 3000 euros…
Il ne fait aucun doute que la manipulation du coût des travaux marque la volonté de la Macronie de mater le mouvement social guyanais. Ces techniques traduisent l'esprit revanchard de l’État qui a été contraint, suite à la grève générale de juillet 2020, de concéder à la création d'un CHU en Guyane.
Le délibéré du jugement en appel est prévu pour le 25 novembre. Nous nous indignons de la manipulation des représentants de l’État français en Guyane visant à faire condamner à de la prison ferme des militants du mouvement social. Nous espérons que la justice ne sera pas dupe de ces manipulations et relaxera les quatre militants guyanais auxquels nous apportons tout notre soutien.
Montreuil, le mardi 23 novembre 2021