Aujourd'hui, six électeurs sur dix ne sont pas allés voter. C'est bien l'expression que l'élection de Macron il y a six semaines n'a pas réglé la crise politique, loin s'en faut, mais qu’elle en constitue une nouvelle étape. Après avoir durablement affaibli les vieux partis PS et LR qui se sont succédés au gouvernement pour mener des politiques anti-sociales, Macron a bien organisé sa percée électorale, mais cette abstention historique est un dur rappel à sa réalité : son illégitimité à mettre en œuvre durant son quinquennat sa contre-révolution libérale et autoritaire.
Même si la poussée de Macron n'est pas à cette heure le raz-de-marée annoncé, et si nous voyons positivement l'élection de députés France Insoumise et PCF (pour lesquels nous avons appelé à voter), ce second tour clarifie globalement les choses : ce n'est pas à l'Assemblée nationale que ces prochains jours, ces prochaines semaines, ces prochains mois, va s'organiser l'opposition au Macronisme.
C'est bien dans les résistances locales, dans les mobilisations nationales, dans la rue, que nous allons pouvoir nous opposer aux offensives antisociales, à commencer aux reculs sociaux historiques programmés sur la question du droit du travail. L’entrée de 8 députés FN à l’Assemblée est un avertissement, comme l’étaient les 11 millions de voix pour Le Pen à la Présidentielle. Il faut rompre avec ce système, vite.
L'urgence est donc à l'expression d'une opposition à ce gouvernement. Le NPA appelle toute la gauche sociale et politique à discuter et à se coordonner pour engager la mobilisation, à commencer dès demain avec les manifestations du Front social, puis au ministère du Travail, dans l’énergie, et aussi ce 27 juin à l'appel de plusieurs syndicats dans plusieurs départements.
Montreuil, le 18 juin 2017