Erdogan ne s'est pas remis de sa défaite personnelle aux élections. Il cherche donc à gagner les prochaines prévues pour le 1er novembre, en déclenchant une guerre civile en Turquie. Sous prétexte de lutter contre Daesh qui lui a permis d'obtenir le soutien des USA et de l'UE, c'est en réalité à la population kurde de Turquie, Syrie et Irak qu'il fait la guerre. Après les bombardements des bases de la guérilla du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) au Sud-Kurdistan (Irak) entrepris depuis 24 juillet dernier, après la vague de 1500 arrestations de représentant-e-s du HDP (Parti Démocratique des Peuples) et des partis socialistes et révolutionnaires du Nord-Kurdistan (Turquie) accompagnées de violences policières dans les quartiers, villes et villages à majorité kurde dans l'Est du pays, depuis 48 heures, dans l'ouest de la Turquie, des groupes fascistes, bénéficiant de la complicité passive, parfois active, de la police turque, attaquent les locaux du HDP, les incendient, agressent à l'arme blanche les Kurdes dans leurs quartiers et les expulsent de leurs maisons. Le but évident d'Erdogan est de provoquer une riposte du PKK qui pour l'instant se cantonne à des actions défensives.
Cent ans après le génocide des Arméniens, l'histoire se répète : un Etat turc, sa police, son armée qui poussent à la guerre civile contre une minorité nationale, hier les Arméniens, aujourd'hui les Kurdes.
Le gouvernement français garde un silence complice. Nous appelons toutes les organisations démocratiques à se mobiliser pour stopper cette tragédie et à manifester partout leur soutien au peuple Kurde.
Non à la dérive fascisante de l'Etat Turc. Soutien au HDP et à la résistance kurde.
Montreuil, le 10 septembre 2015