Jean-Luc Mélenchon et les autres députéEs de La France insoumise qui avaient décidé de participer à la « marche blanche », en hommage à Mireille Knoll et contre l’antisémitisme, ont été contraints, sous la pression et les injures, de quitter la marche.
S’il semble avéré que ce sont des membres de la LDJ qui ont organisé l’incident, le CRIF et son président Francis Kalifat portent une lourde part de responsabilité : à diverses reprises, Kalifat a en effet déclaré que Jean-Luc Mélenchon et la FI ne seraient « pas les bienvenus » dans la manifestation. Pour quelle raison ? Parce que « l’extrême gauche » entretiendrait « la haine d’Israël » et « la haine des Juifs ». Dans un odieux parallèle, le président du CRIF en conclut : « Ni France insoumise, ni Front national ».
Ces amalgames sont scandaleux à double titre : ils assimilent la légitime critique d’Israël à de l’antisémitisme ; ils tirent un trait d’égalité entre « extrême gauche » et « extrême droite », en d’autres termes entre des héritiers de la Résistance et des héritiers de la Collaboration.
Nous savons que le CRIF ne représente pas les Juifs de France. Le fils de Mireille Knoll a lui-même désavoué Francis Kalifat. Mais nous savons aussi que le CRIF n’a pas le monopole de ces amalgames : en juillet dernier, lors de la commémoration de la rafle du Vél’d’hiv, Emmanuel Macron déclarait ainsi que l’antisionisme était « la forme réinventée de l’antisémitisme ».
La nécessaire lutte contre le poison de l’antisémitisme ne saurait s’accommoder de tels amalgames, qui la desservent profondément. Elle ne saurait en outre être confisquée par des courants qui l’instrumentalisent pour la détourner vers un soutien à l’État d’Israël.
Le NPA condamne l’expulsion de Jean-Luc Mélenchon et de la FI de la « marche blanche », ainsi que les prises de position du CRIF et de son président, qui ont légitimé a priori cette expulsion.
Le NPA tient à réaffirmer la nécessité de lutter implacablement contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme, d’où qu’elles viennent.
Le NPA dénonce l’odieux chantage à l’antisémitisme exercé par les inconditionnels de l’État d’Israël : notre antiracisme ne se divise pas, il est international, et internationaliste.
Montreuil, le 28 mars 2018.