Ce mercredi matin, vers 8 heures, la police est intervenue pour évacuer le camp de Rroms de Saint-Ouen, mettant à la rue près de 800 personnes dont 400 enfants, sans aucune solution de relogement, même provisoire à l'entrée de l'hiver. Cette évacuation fait suite à un arrêté municipal en date du 21 novembre signé par Jacqueline Rouillon, maire Front de Gauche (FASE) de Saint-Ouen, ordonnant aux familles de quitter les lieux dans un délai de 48 heures, sous menace d'intervention des forces de l'ordre. Le tribunal de Bobigny avait pourtant donné aux occupants un délai de deux mois pour quitter les lieux, soit jusqu'au 12 décembre. Mais la mairie a estimé cette date trop lointaine et a accéléré la procédure. Ce camp était devenu immense suite aux expulsions de terrains qui ont eu lieu dans tout le département depuis l'été dernier (Bobigny, Saint-Denis, La Courneuve, Aulnay sous Bois). Ces municipalités FDG ou PS se sont appuyées sur l'offensive anti-Rroms de Valls pour libérer des terrains autour desquels ils développent de fructueux projets immobiliers comme l'éco-quartier des Docks en construction à quelques pas du camp de St-Ouen. Quel devenir pour les familles expulsées ? Quelles solutions vont être proposées ? Personne n’en dit mot ! C’est autant de familles qui vont être condamnées à l’errance, sans accompagnement, sans suivi social, sans scolarisation des enfants. La seule vraie solution passerait par un plan d’urgence d’envergure nationale qui garantisse aux Rroms des droits élémentaires : respect de la liberté de circulation et du droit au travail comme n'importe quel ressortissant de l'UE, scolarisation des enfants, gratuité des soins, logement décent, démarche effective d’insertion, au travers de structures à dimension raisonnable et réparties sur tout le territoire. Le démantèlement du camp de Saint-Ouen répond strictement à la politique de Manuel Valls d’expulser les Rroms. Le même qui mercredi soir a parlé haut contre le racisme lors du meeting du PS. Cynisme, racisme, et démagogie ! Non la lutte contre le racisme ne se divise pas ! C’est ce que dira le NPA lors de la manifestation antiraciste du 30 et appelle à participer massivement à celle du 7 décembre à Paris.
Montreuil, le 27 novembre 2013