Communiqué du NPA
Depuis plusieurs semaines, les exactions commises par l’armée israélienne et les colons en Cisjordanie se multiplient. Dans la nuit de dimanche à lundi, des colons fanatiques se sont livrés, comme l’ont expliqué de nombreux témoins sur place, à un véritable « pogrom » contre le village d’Huwara, au sud de Naplouse : incendies, agressions, lynchages, le tout sous le regard — et la protection — de l’armée d’occupation israélienne. Bilan : des centaines de blesséEs, un mort dans un village avoisinant, 75 maisons et une centaine de voitures brûlées.
Le prétexte à cette violente attaque des colons est la mort de deux habitants de la colonie de Har Bracha, près de Naplouse, tués par balles par un Palestinien dans la journée de dimanche. Un acte qui avait été interprété comme des « représailles » à la violente offensive israélienne contre la ville de Naplouse en début de semaine, qui s’était soldée par 11 morts et plus de 100 blesséEs côté palestinien.
Ne nous y trompons pas : il ne s’agit absolument pas, contrairement à ce que l’on peut lire ou entendre, d’une soudaine « explosion de violence ». La violence de l’occupation est omniprésente dans la vie des PalestinienEs, qui subissent quotidiennement les humiliations et les violences de l’armée, ainsi que les multiples « incursions » dans les villes, villages et camps, qui se sont soldées, ces dernières années, par un nombre toujours plus important de victimes. En 2022, ce sont ainsi pas moins de 170 PalestinienEs qui ont été tués en Cisjordanie et à Jérusalem (et plus de 50 à Gaza), soit le bilan humain le plus élevé depuis plus d’une quinzaine d’années.
À la violence quotidienne de l’armée s’ajoute la violence quotidienne des colons, à l’image de ce qui s’est passé à Huwara dimanche soir. Selon les données de l’ONU, au moins 755 attaques de colons ont eu lieu en 2022, soit plus de deux par jour en moyenne, dont 161 ont entraîné des décès ou des blessures. En comparaison, 496 attaques avaient été enregistrées en 2021 et 358 en 2020. Sur ces 755 attaques, 594 ont en outre entraîné des dommages matériels : bâtiments détruits, véhicules incendiés, plus de 10 000 oliviers arrachés, etc.
L’extrême droite est aujourd’hui plus forte que jamais en Israël, et c’est elle qui est aux commandes du pays, avec un gouvernement Netanyahu appuyé sur une coalition réunissant intégristes religieux, colons suprémacistes et courants néofascistes. Ce gouvernement est aujourd’hui contesté en Israël pour ses projets anti-démocratiques, et chaque jour qui passe montre à quel point il constitue une menace existentielle pour les PalestinienEs.
Le NPA affirme sa solidarité avec les PalestinienEs en lutte, et rappelle qu’aucune « solution juste » ne pourra être trouvée sans la satisfaction de l’ensemble de leurs droits : fin de l’occupation civile et militaire, égalité des droits, droit à l’autodétermination et droit au retour.
Le soutien à l’État d’Israël doit cesser ! Ce dernier doit au contraire être sanctionné et rendu comptable de ses crimes. C’est tout le sens de la campagne BDS (Boycott-désinvestissement-sanctions), dont le développement et le renforcement, en l’absence de toute autre forme de sanction et de pression, demeurent une nécessité.
Le NPA sera présent et appelle à se rendre au rassemblement de solidarité organisé le jeudi 2 mars à Paris par le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, 18h30 place Saint-Michel.
Montreuil, le 28 février 2023